lundi 24 février 2014

Les Ateliers Yoga de la Sainte-Baume
Stage de yoga
Donation libre
EXPLORATION du YOGA : Le SOUFFLE
 Dimanche 23 Mars 2014 de 9h00 à 13h00
Salle ANTARES à St Maximin

9H00-10h00             Le souffle, Prana, Pranayama,  5 souffles, but et Thérapie du   Pranayama

9H 30 – 12H00         Séance de YOGA (yoga Sutra) - Asanas, Pranayama, Mudrâ, Mantras, Méditation

12H30 – 13H00       Rôle du Souffle dans la recherche spirituelle

Prière d’amener coussin et couverture
Une documentation électronique sera envoyée aux stagiaires

Le stage est un moment pour apprendre et partager.
Pour le débutant, un stage de Yoga peut être une manière de découvrir cette pratique millénaire.
Pour le confirmé le stage de Yoga est un moment fort de la pratique qui permet véritablement d'entrer dans la profondeur du souffle et de l'esprit par la pratique d'un yoga traditionnel.

TEL 06.61.19.88.60.

jeudi 20 février 2014

   STAGE YOGA "LE SOUFFLE" 23 MARS SALLE ANTARES - ST MAXIMIN 9h00-13h00

SHRI  Shankaracharya  (788 - 820)
    C'est au huitième siècle qu'est né Shankaracharya, le plus grand réformateur philosophique et religieux qu'ai porté la terre de l'Inde. Beaucoup le considère comme la réincarnation de Bouddha, il fut un grand réformateur. Shankaracharya (c'est à dire maître Shankara) est venu combattre les graves déviations qu'avaient connues l'hindouisme (notamment dans le ritualisme et le tantrisme) ainsi que le bouddhisme. Celui-ci avait perdu l'essence de son message d'origine et s'était largement répandu en Inde.
   Les maîtres hidoux modernes citent souvent Shankara, le « plus grand fils de l'Inde ». Il a reformulé, de façon sublime, la philosophie des Upanishads et jeté définitivement les bases de l'advaïta vedanta (1), le non-dualisme absolu. Au delà des différents aspects de Dieu et de ses multiples fonctions existe un principe unique: le Brahman, l'énergie divine, substrat de toute la création. Tout n'est que Brahman et notre véritable identité, l'Atman (le Soi) est une avec le Brahman. Afin d'accéder à la Réalisation du Soi, il est nécessaire d'acquérir la connaissance (atma-gnana) ainsi que de renoncer au monde des mots et des formes, qui n'est qu'une illusion (maya). Ce monde n'a pas de dualité, d'oppositions moi-toi, créateur-créature, matière-esprit: seul le Brahman, absolu, existe, et il est le but ultime.
    sa vie
  Shankara fut la  personnification du saint-voyageur, débordant d'énergie et de compassion. Il parcourut inlassablement les routes de l'Inde, afin de répandre la Vérité et de défier l'ignorance. Dans une brève vie de 32 ans, il a rencontré un nombre incalculable de personnes, a débattu, raisonné, argumenté avec les érudits de l'Inde entière. Il est à noter que dans ses biographies, il est difficile de faire la part entre la réalité et la légende. Sa plus ancienne biographie, le Digvijaya, écrit par le grand saint Madhava, remonte au 13ème siècle.  C'est dans une des plus belles régions du monde qu'est né Shankara: le Kerala, à Kaladi exactement. Situé dans l'extrême sud-ouest de la péninsule, le Kerala fut dès la plus haute antiquité un lieu de rencontre des cultures asiatiques et occidentales: les marins grecs, romains, chinois et arabes venaient y chercher les épices et le bois précieux.  Il choisit de s'incarner dans une famille brahmine, pieuse et instruite. On raconte que ses futurs parents, Shivaguru et Aryamba, qui n'avaient toujours pas de descendance après plusieurs années de mariage, s'en allèrent en pélerinage implorer les grâces du Seigneur Shiva. Une nuit Shiva, satisfait par leur dévotion, leur apparut en songe. Il leur laissa le choix entre un grand nombre d'enfants médiocres assurés d'une longue vie, ou un fils qui vivrait peu de temps, mais qui serait un jour la gloire de l'Inde et du monde entier. Les parents ne sachant que répondre, en acte de dévotion, laissèrent le choix au Dieu.
Shankara est connu pour avoir été un prodige dès son premier âge. Il fut particulièrement précoce dans la connaissance du sanskrit et la mémorisation des shastras, les écritures saintes. Brahmine érudit et pieux, son père Shivaguru fut son premier instructeur. Mais le jeune Shankara perdit son père très jeune et fut envoyé dès cinq ans dans une école védique (gurukula). C'est durant cette période qu'il fit son premier miracle. 
  Un jour qu'il demandait sa part de nourriture a une maîtresse de maison, selon les règles de l'école, celle-ci se trouva fort embarrassée car elle était très pauvre et n'avait rien a lui offrir. Seul un fruit amalaki restait dans sa cuisine. Ce fruit très précieux et sacré possède de nombreuses qualités curatives. Elle l'offrit à l'enfant avec grande dévotion et sincérité. L'enfant (1- advaïta: non-dualisme    vedanta signifie littéralement "la fin du Veda") chanta alors par gratitude un hymne à Shri Lakshmi et une pluie de pièces d'or se déversa alors sur l'humble demeure ! Il sortit de l'école au bout de quelques années, après avoir acquit de solides connaissances dans plusieurs branche du savoir indien traditionnel: Logique (Tarka), Yoga de Patanjali, Sankhya et Purva Mimansa (systèmes philosophiques). 
 
 
 
 
A huit ans notre jeune prodige rentra vivre dans son village natal, auprès de sa mère. Peu de temps après, des ascètes itinérants (sannyasis) vinrent à passer par Kaladi et furent très content de l'accueil qui leur fut fait. L'un d'entre eux consulta l'horoscope de Shankara. Il déclara à Aryamba que l'enfant avait atteint l'âge de quitter le monde, mais que leur hospitalité lui vaudrait de vivre deux fois plus longtemps. Shankara désirait maintenant renoncer au monde, afin de se consacrer à la mission qu'il savait être la sienne. Mais sa mère s'y opposa farouchement. Un jour qu'il se baignait, un crocodile lui attrapa la jambe. Alertée, sa mère accourut sur les lieux du drame. Elle consentit à obtempérer à ses derniers voeux et l'autorisa à prendre le sannyasa. Aussitôt qu'elle lui accorda sa bénédiction, le crocodile lâcha sa prise !  
Maintenant dégagé de toute attache familiale, il confia sa mère aux brahmines de l'endroit et lui promit d'être à ses côtés à ses derniers instants. Notre jeune héros se mit donc en marche, à la conquête de l'Inde égarée. Il commença par rechercher un instructeur digne de ce nom. Il marcha de longs mois (il passa par Nasik) avant d'arriver sur les bords du fleuve Narmada. On lui signala à cet endroit la présence d'un maître qui vivait une vie de pur ascète: Govinda Bhagavatpada. Govinda était lui-même le disciple du célèbre Gaudapada, un grand exégète de cette époque. Lorsqu'il lui récita un poème de dix stances (2) sur la conscience absolue en réponse à sa question "Qui es-tu ?", Govinda fut impressionné par la sagesse et la profondeur du jeune aspirant. Il l'accepta immédiatement comme disciple et l'admit dans sa communauté. Shankara prouva rapidement ses qualités hors du commun et devint le premier disciple.  
Après quelques années d'études, le maître lui fit comprendre qu'il n'avait plus rien à lui apprendre. Il le pria de se rendre à Varanasi (Bénarès), la ville sainte par excellence. Là-bas Shankara recruta ses premiers disciples, avec lesquels il partit en pèlerinage dans les Himalayas. De retour à Varanasi il rédigea ses premiers commentaires sur les textes de base du Védanta. Ses écrits se répandirent rapidement dans la péninsule. Il enseignait également (il avait alors 16 ans) à un nombre grandissant de disciples. Un jour qu'il enseignait un passage de son commentaire sur les Brahmasutras, un vieux brahmine s'introduisit dans l'auditoire et commença à critiquer vivement son interprétation. Durant quatre jours le vieillard et Shankara polémiquèrent. Padmapada, le plus perspicace des disciples du maître devina que le vieux  brahmine n'était autre que le sage Vyasa (3) lui-même, et les pria de cesser leur querelle. Son identité ayant été révélée, Vyasa bénit Shankara, approuva le contenu de son commentaire et lui annonça qu'il prolongeait sa vie d'une autre période de 16 ans.  
La plus puissante école orthodoxe du début du huitième siècle était la Purva Mimansa, qui interprétait les Védas dans le sens premier de rituels et de devoirs individuels. Shankara se rendit à Prayag, là où se rejoignent les trois fleuves sacrés (Gange, Yamuna et Saraswati), afin de débattre avec un des grands maîtres mimansa de l'époque: Kumarila Bhatta. Mais  l'homme, pour expier deux fautes qu'il avait commises dans le passé et qu'il considérait comme graves, avait décidé de s'immoler sur un bûcher rituel. Quand l'acharya arriva à Prayag, le maître de la mimansa avait déjà allumé le bûcher et lui dit que le processus d'expiation étant commencé il ne pouvait revenir sur son acte. Il lui dit qu'il approuvait ses thèses non dualistes et lui suggéra d'aller rencontrer un autre grand maître mimansa: Mandana Mishra. (2- le Dashaloki, voir 2ème partie  ;  3- le célèbre sage qui compila les Védas, et composa le Mahabharata )  Shankara se rendit alors dans le nord du Bihar pour le rencontrer. Il lui fit savoir qu'il était venu ouvrir un débat philosophique. Mandana accepta la joute pour le lendemain. Avant le début du débat, les deux maîtres en fixèrent les règles: le perdant devra embrasser les vues de son opposant et lui demander de l'accepter comme disciple. Bharati, la femme de Mandana, réputé pour l'élégance de son savoir, fut désignée arbitre du débat. Les deux philosophes excellant dans leur système philosophique respectif, le contenu du débat atteignit rapidement un très haut niveau, et devint insaisissable pour les érudits qui assistaient à la joute. Bharati plaça autour du cou des adversaires une guirlande de fleur, arguant qu'un vrai maître reste toujours calme et ne s'échauffe jamais ; celui dont la guirlande se fanerait la première serait déclaré vaincu. Au bout de six jours, Mandana, poussé à bout par les irréfutables exposés de Shankara, commença à perdre du terrain dans la discussion. Peu de temps après, sa guirlande de fleurs se flétrit. Finalement, Mandana dut s'avouer vaincu et, comme il avait été convenu, il demanda l'initiation et se fit sannyasi. Il deviendra un des premiers disciples de Shankara, et sera connu sous le nom de Sureshwara.
Quelques mois plus tard, alors qu'il se trouvait dans le Deccan, Shankara fut averti en rêve que les jours de sa mère étaient comptés et il se rendit à son chevet juste avant qu'elle s'éteignie. Jaloux de sa popularité et de sa renommée, les brahmines de Kaladi refusèrent à Shankara leur concours dans les rites funéraires. Mais il n'hésita pas à construisir lui-même le bûcher dans le jardin familial, transgressant ainsi la règle qui interdit aux sannyasis d'effectuer de telles cérémonies. Peu après il reprit ses tournées conquérantes. Au cours de ses visites des lieux saints et des principaux pèlerinages, il provoquait constamment des débats avec les représentants des autres écoles, qu'elles fussent orthodoxes ou hétérodoxes. Shankara, par son implacable logique, démentait toute argumentation. Loin de combattre les autres systèmes philosophiques, l'advaïta vedanta les éclaire au contraire de l'intérieur et montre qu'une vérité, un principe unique transcende l'ensemble. La dévotion à un Dieu particulier n'est pas une fin en soi. Elle permet de s'élever, de fixer l'attention sur quelque chose de sublime et de divin, mais c'est par la connaissance du Soi que l'on accède au stade ultime. Toute adoration doit conduire finalement à la perception du Réel omniprésent.  Shankara entreprit de purifier le rituel tantrique. Il écrivit lui-même un ouvrage de louanges à la Déesse: le Saundarya Lahari, dans lequel il parle des chakras et de la Kundalini. Dans cet ouvrage il montre l'importance de l'abandon (surrender) au divin, en l'occurrence à la Déesse, qui détient tous les pouvoirs.  
Adi Shankaracharya a écrit le Vivekachudamani et tant d'autres livres et traités, mais tous les grands intellectuels lui sont tombés dessus. Il a préféré oublier ces gens. Alors il a écrit le Saundarya Lahari, qui est juste la description de la Mère et de sa dévotion envers Elle ; chacun de ses couplets est un mantra. A quoi bon acquérir tout ce savoir si l'on est pas béni par la Déesse ?
  Dans les temples où il y avait encore des offrandes de boissons alcoolisées et de viande, il exhorta les desservants à les remplacer par des offrandes de riz, de fleurs et de laitage. Shankara organisa une réforme religieuse (il créa dix ordres d'ascètes) afin de lutter contre la décadence des moeurs et des rites que connaissaient beaucoup de temples à cette époque. Il préconisa le panchayatana puja, l'adoration des cinq grandes divinités: Surya, Ganesha, Durga, Vishnu et Shiva auxquels les officiants doivent rendre conjointement hommage durant les rites journaliers.
  L'acharya et ses disciples entreprirent un voyage au Kashmir. A cette époque, le Kashmir était un véritable nid de philosophes et de religieux aux tendances et aux opinions les plus diverses. Dès son arrivé, il désira rencontrer en joutes régulières les représentants de chaque école. Un groupe adorateurs de la Déesse Kali, après avoir été vaincu dans une argumentation, décida purement et simplement de le supprimer et utilisèrent contre lui la magie noire. Shankara tomba alors gravement malade et son corps se couvrit de plaies. Mais la dévotion de ses disciples et les soins apportés à leur maître vinrent rapidement à bout du mauvais sort.  Malgré ces quelques difficultés, partout, le passage de l'acharya suscitait l'enthousiasme populaire. Une légende rapporte qu'à l'intérieur d'un temple dédié à la Déesse Sharada était installé un trône destiné à recevoir l'être qui pourrait prétendre à l'omniscience. Jusqu'ici, aucun lettré kashmirien n'avait réussi à bénéficier de l'approbation verbale de Sharada. La plupart des lettrés qui avaient perdus les débats organisé contre l'acharya doutaient encore qu'il puisse accéder à cette place excessivement honorifique. Mais arrivé au seuil du temple, Shankara eut la joie de voir la Déesse elle-même en ouvrir les portes et l'inviter à monter sur le trône d'omniscience, auprès d'Elle. Shankara se rendit ensuite au mont Kaïlash, la demeure de Shiva. Il en ramena des Shiva lingam, qu'il consacra ensuite dans cinq temples shivaïtes, dont un à Kedarnath. Il dessina et consacra également le Shri Chakra dans de nombreux temples dédiés à la Déesse.
 
 
   Kedarnath est un haut lieu de pèlerinage, situé près de la source du Gange. C'est là que l'acharya décida de s'unir définitivement au Grand-Soi. Il donna ses dernières instructions à ses disciples : " Je vous béni avec tout mon coeur et souhaite que vous rencontriez le plus grand succès dans toutes vos démarches. Tant que vous vivez, tâchez de répandre mes enseignements afin de continuer le grand travail de réforme du Sanatana Dharma, la Religion Eternelle, qui a été commencée. Et puissiez-vous atteindre l'état de Brahman." Il rentra ensuite en très profond samadhi et se fondit dans le Grand Tout.  
 
 Shankara fonda des monastères aux quatre coins de la péninsule: Dwaraka à l'ouest (l'antique cité de Krishna), Badrinath dans les Himalayas, Jaganathpuri en Orissa (est), Shringeri dans le Maïsur (sud-ouest), et Kanchipuram dans le Tamil Nadu (sud-est). Dans ses monastères sont étudiés les textes saints et perpétué la doctrine de l'advaita-vedanta, grâce à la succession de maîtres spirituels (appelés "shankaracharyas"). Ces centres sont encore aujourd'hui très influents.  
son oeuvre
a) Les commentaires
  L'oeuvre de Shankara se compose de nombreux commentaires (bhashyas) de textes traditionnels: Brahmasutras, Upanishads, Bhagavad-Gita... Rares sont les éditions des Upanishads, en Inde comme dans le reste du monde, qui ne sont présentés avec les commentaires de Shankara. C'est est un pédagogue accompli et un maître intransigeant. Il n'oublie pas même les recommandations d'attitude que l'aspirant doit avoir pour aborder la matière upanishadique. Ses injonctions sont claires et directes.  
 
 
 
   b) Il a également écrit de nombreux traités advaitins, qui en plus de leur haute valeur philosophique, sont de grandes oeuvres poétiques.
 
 
  Dans le Bhaja Govindam, il montre la vanité de l'étude intellectuelle:  Honore Govinda, Honore Govinda, ô fou. Lorsque le temps du grand départ sera arrivé, les règles de grammaire ne te seront d'aucun secours.  Le Dashaloki (les dix strophes), qu'il composa à l'âge de huit ans, est proche du célèbre Nirvanashtakam (Je ne suis ni le mental, ni l'intellect... je suis Shiva, je suis Shiva):  
Ni la terre ni l'eau, ni le feu ni l'air, ni l'espace ni les organes des sens ni l'agrégat de tout ceci : toutes ces choses sont incertaines. Ce qui demeure présent dans l'état de sommeil profond, ce qui reste, cet Un, Shiva, je le suis.   (...)
Le Dakshinamurti stotra, merveilleux poème en dix strophes, est écrit en l'honneur de la "divinité du sud", représenté par un jeune guru en méditation qui, par son Silence, enseigne aux vieux ascètes qui l'entourent. 
  A Celui qui voit l'univers comme projetée hors de Lui par l'illusion semblable au sommeil, comme une ville reflétée dans un miroir, à Celui qui perçoit au moment de l'éveil son propre Soi; à Celui qui possède la forme parfaite de l'instructeur, au bienheureux Dakshinamurti, j'offre mon obéissance.
   A Celui en qui seule la lumière, nature de l'existence, resplendit, irradiant le monde qui est comme le non-existant; à Celui qui enseigne par l'injonction védique "tu es Cela" ceux qui s'en remettent à Lui; à Celui qui, s'il est réalisé, il n'y a plus de retour dans l'océan des renaissances; à Celui qui possède la forme parfaite de l'instructeur, au bienheureux Dakshinamurti, j'offre mon obéissance. 
 
 
 
   L'Atmabodha (la connaissance de Soi) est un traité d'initiation védantique. Le Vivekachudamani (le diadème du discernement), beaucoup plus long, est l'un de ses exposés les plus profonds. Une très bonne traduction française est disponible aux éditions Jean Maisonneuve: "Le plus beau fleuron de la discrimination". Il y décrit notamment la joie du jivan-mukta, du délivré vivant. 
  536. Satisfait d'une félicité sans mélange, d'une félicité toujours égale, il n'est ni blessé, ni flatté par les objets des sens ; Il ne ressent à leur égard ni attraction, ni répulsion ; il se divertit sans cesse dans le Soi, et c'est dans le Soi qu'il se complaît.   
  537. Entouré de ses jouets, l'enfant oublie la faim et la douleur physique. L'Etre de réalisation, affranchi des notions de "moi" et de "mien" prend son seul plaisir dans la Réalité: il connaît le véritable bonheur !   
  552. Jamais il ne dirige ses organes sensoriels sur leurs objects correspondants ; jamais non plus il ne les en détourne ; il est indifférent au spectacle qui s'offre à sa vue, il n'accorde pas la plus faible attention au résultat de ses oeuvres, car il a bu le pur élixir de la Félicité de l'Atma, et son mental en est à jamais enivré !   
  L'Aparokshanubhuti (l'expérience directe du Soi), est un court traité sur l'identité du Soi et du Paramatma. L'Upadeshasahasri (le traité des milles enseignements) est un ouvrage pédagogique assez complexe.   
c) Shankara est également l'auteur d'un grand nombre d'hymnes dévotionnels, dédiés aux grandes divinités: Ganesha, Bhavani, Anapurna, Lakshmi Ganga, Shiva, Vishnu...  
Dans le Shivanandalahari (l'océan de félicité de Shiva), qui est d'une grande beauté, il exprime une immense dévotion envers son Dieu de prédilection.  
O Seigneur d'Uma !... Un homme plonge dans un bassin profond, entre dans une forêt inhabitée et inhospitalière, escalade une haute montagne pour cueillir des fleurs: quel fou !... Il ne sait même pas comment vivre heureux, ici même, en t'offrant le lotus de son coeur.  Quand pourrai-je vivre sur le mont Kaïlash, dans la salle d'or et d'émeraude, en compagnie de ton escorte, en ta présence, ô Shambhu, et mains jointes sur ma tête, t'appeler: "O Toi partout étendu, ô Toi uni à la Déesse, ô maître, ô suprême Shiva, protège-moi !... " Quand pourrai-je vivre des millions d'années de Brahma, comme s'il ne s'agissait que de secondes?...   Ô Mental, qui es comme un cygne, va sur le lac de la méditation dédiée à Shambhu ! va silloner ce réservoir d'éternelle béatitude, rempli par les lotus des coeurs des dieux et des ascètes, qui est calme, clair et pur, émet de doux parfums et purifie des péchés. Pourquoi te fatigues-tu à errer parmi les étangs boueux du service des pauvres ?   
merci http://let.it.be.sahaj.over-blog.com
 

mardi 4 février 2014



Les méthodes engendrent d'innombrables frustrations et ne donnent aucune satisfaction réelle. La Réalité est sans méthode. L'illusion dispose de nombreuses méthodes, de nombreux problèmes, et de nombreux concepts. Pour vaincre l'illusion, ou les concepts, il faut se demander d'où proviennent toutes ces pensées. Penser concerne toujours des objets. Pour connaître la Réalité dépourvue de pensée, il n'est nul besoin de penser.
L'éveil n'est rien d'autre qu'une profonde et totale compréhension. La Réalité n'a pas à être atteinte, elle est déjà là. Rien n'est nécessaire au-delà de cette compréhension totale.

Tant que le corps de l'éveillé est là, il agit normalement. Il appelle " mère " sa mère et " femme " sa femme. Mais cependant, il sait. Si quelqu'un lui demande " Comment vous appelez-vous ? ", il répond, mais il sait " Je ne suis pas ceci ". Une telle compréhension sans ambiguïté est nécessaire. La compréhension parfaite ce nomme Cela. Soyez en Cela. Soyez comme la feuille de lotus qui pousse dans l'eau et qui vit dans l'eau, mais qui n'est pas atteinte par l'eau. Demeurez ainsi. Il n'y a rien d'autre.

Ce que vous voyez et percevez est en vous et non à l'extérieur. Vous n'êtes pas le corps.
La Réalité ultime n'a ni fin ni commencement ; elle est illimitée.

Supprimez le nom et la forme et il n'y a rien. Voyez par votre propre compréhension que tout est illusion. Vivez-le ! Vous ne voulez pas voir parce que le mental ne vous permet pas de voir. Le mental est le seul obstacle qui vous écarte de " vous-même ". Le mental dit " c'est vrai ". Dites au mental " ce n'est pas vrai ". Comprenez le mental et alors il disparaîtra

Celui qui cherche peut demander " Que dois-je faire ? " Ne faites rien ! Les paroles ne font qu'atteindre l'espace. Le seigneur Krishna dit dans la Bhagavad Gita : " Là d'où proviennent les paroles, Cela est mon Soi". Dans la Bible, le Christ dit la même chose : " Connais-toi et tu connaîtras le monde ".

Siddharameshwar Maharaj donnait d'abord la connaissance, alors que nos traditionalistes affirment que le renoncement doit précéder la connaissance. Il disait que le renoncement sans la connaissance était inutile parce qu'il devenait un asservissement de l'esprit. Par exemple, lors de la préparation d'un bon repas, cela sent bon et tout le monde veut manger. Mais si vous dites aux gens, " N'en mangez pas ", ils vous demanderont pourquoi. Vous leur apprendrez alors que la nourriture contient du poison. La connaissance de l'existence du poison conduit à y renoncer immédiatement. Ainsi, si la connaissance vient en premier, le renoncement suit automatiquement.

Les gens ne comprennent pas que l'illusion n'est rien. Comment peut-elle vous empêcher? Comment " rien " peut-il vous empêcher?

Comment pouvez-vous savoir que vous avez trouvé un Maître? Il n'existe ni tests ni statistiques. Vous devez éprouver par vous-même ce que de nombreux saints et les personnes expérimentées ont écrit dans les livres de la connaissance. Un Maître dit : " Voici du sel ". Les livres aussi décrivent le sel. Mettez-le dans votre bouche et voyez par vous-même si c'est du sel. Vous devez faire l'expérience de ce que le Maître dit. Vous ne pouvez savoir qu'en " goûtant ".

En raison de l'identification avec le corps et le mental, vous dites que vous n'êtes pas parfait. Puisque toute chose disparaît dans le sommeil profond, pourquoi ne pouvez-vous pas atteindre la " fin " de vous-même ? Découvrez la source d'où surgit ce pouvoir ; c'est cela votre Soi.

Tout le monde veut être un Maître. Même entre deux garçons, il y en aura toujours un qui voudra être le Maître de l'autre. C'est la nature du pouvoir qui réside à l'intérieur de l'homme. Si vous vivez par vous-même ce que le Maître enseigne, et si vous pouvez y apposer votre propre empreinte, alors cet enseignement est authentique. Sinon, la séparation demeure entre le Maître et celui qui cherche. En vérité, il n'existe aucune dualité entre eux. La question de la peur ne se pose donc même pas. Quand on en est pleinement convaincu et que l'on sent qu'il y a plus rien à acquérir dans le monde, alors on éprouve une paix totale. Cette satisfaction vient à vous. Il faut d'abord le vivre par soi-même et puis en parler. Sinon, mieux vaut rester silencieux.

Il existe un dicton en Inde qui dit : " On ne peut pas ouvrir une épicerie avec un seul morceau de curcuma ". Nombreux sont ceux qui parlent de Dieu alors qu'ils ne le connaissent pas. Pourquoi? Parce qu'ils vont toujours dans la direction opposée à la sienne. Si vous voulez aller dans les montagnes du nord et que vous vous dirigez vers le sud, comment pouvez-vous atteindre ces montagnes ? Où est Dieu et qui est Dieu ? Il faut savoir qu'Il n'est pas à l'extérieur, mais en vous! Les pensées se dirigent naturellement vers l'extérieur ; elles doivent se tourner vers le Soi avec l'aide du Maître. Découvrez " qui vous êtes ". Lorsque toutes les pensées disparaissent, Il [Dieu] est là. Oubliez tout ce que vous avez appris jusqu'à maintenant, et Il est là. De cette façon, vous êtes en paix. La paix provient de l'intérieur de nous-mêmes. Le Christ a dit : " Connais-toi et tu connaîtras le monde ". Si vous atteignez votre véritable limite, la question de la paix ne se posera plus. Rien ne demeure ; vous êtes vous-même.

Comprenez vous-même que la mort n'est rien. Reconnaissez que : " Je suis sans naissance, Je ne meurs pas. Je n'ai jamais pris naissance et Je ne mourrai jamais ". Retirez les crochets à venin au serpent et jouez avec lui. Vous savez alors qu'il ne peut vous faire aucun mal. Chaque fois que vous dormez, cela ressemble à une petite mort. Pourquoi avoir peur ? Il n'y a rien. Tout est illusion. Gardez juste votre esprit dans cet état dépourvu de peur. Comme vous retirez les crochets à venin, jouez ainsi avec le monde. Jouez avec l'illusion ; il n'y a aucun danger. Cela n'affectera pas votre esprit. Vivez sans crainte ; pas de mort, pas de peur, en sachant " Je suis ce réel pouvoir ". Il n'y a rien ! Qu’est-ce qui pourrait vous atteindre ?

Il faut être courageux pour vivre véritablement. Si vous êtes courageux, la peur ne demeure pas. Soyez courageux et ayez foi dans le Maître. Faites ce qu'il dit, car vous et Lui êtes un. Ôtez le voile. Il est facile de quitter ce qui n'est rien, mais il est difficile de voir ce qui est présent et que vous avez oublié. Il existe une coutume indienne qui consiste à distribuer le 13e jour après la mort de quelqu'un des sucreries à toute la famille. Qu’est-ce que cela signifie ? Ceci : la personne n'est pas morte, elle ne meurt jamais.

Ne soyez rien, dès que vous choisissez d'être quelque chose, la peur vous accompagne.

Pour un être réalisé tout est Brahman : sa femme, son fils et la chaise sur laquelle il est assis. Si tout est Brahman, pourquoi faire une différence ? Ce qui vient du zéro peut retourner au zéro à tout moment. Tout le monde comprend la théorie mais personne ne va au delà du zéro. Aux États-Unis quelqu'un m'a demandé comment dépasser le zéro. Mais si le zéro n'existe pas que voulez-vous dépasser ? Une fois que vos avez déclarez qu'il n'y avait rien dans cette maison, vous l'avez compris. C'est cela mettre en pratique. Quelle peur vous empêche de reconnaître que zéro est zéro ? Je dis souvent : " Quel que soit votre nom, vous n'existez pas ! " Pouvez-vous me montrer votre nom ? Vous pouvez vous appeler Dieu si vous voulez, mais Dieu lui-même ne peut démontrer qu'il est Dieu car Dieu n'est qu'un concept et n'a rien créé du tout. Ayez le courage d'affirmer : " Je suis le créateur du monde. La conscience-connaissance a créé le monde et cette conscience-connaissance c'est moi-même ! " Parfois les événements ne se déroulent pas selon vos souhaits. Comme ce roi qui, dans un rêve devient un mendiant. Au matin, il est obligé de se pincer très fort car il ne sait plus trop ce qui relève du rêve ou de la réalité. Faites de même, Vous aussi, pincez-vous : demandez-vous qui vous êtes. Moi, au réveil je ne sais jamais où je suis, j'ai simplement tout oublié.

Vous n'êtes que bulles à la surface de l'océan. Lorsque ces bulles éclatent, elles redeviennent océan, alors l'océan rit et les autres bulles pleurent. Vous n'êtes jamais né et jamais vous ne mourrez. Pourtant cloués à vos concepts vous craignez la mort et la renaissance.

Tout le monde tient à ses yeux et si vous souffrez de cataracte, vous n'hésitez pas à payer une petite fortune au médecin pour qu'il vous soigne. Pourtant à votre mort vous oublierez tout, y compris vos yeux et votre nez, tout ira au diable ! Faites la part des choses et comprenez qui vous êtes vraiment.

Ce que mon propre Maître m'a donné, vous pouvez l'obtenir sans rien faire. Ne faites rien, oubliez-vous ! Vous dites : " J'existe ", j'affirme : " Vous n'existez pas ! " Si vous n'existez pas, qui parle ? Moi-même, je ne parle pas ; je suis un menteur purement et simplement. Le corps est un imposteur.

Quand vous allez au cinéma, un petit panonceau vous indique la direction des toilettes. Si vous dites : " Non, c'est ici même que je veux uriner ", personne ne viendra vous apporter l'urinoir. Pareillement, le Maître vous donne la bonne direction alors que vous attendez qu'on vous apporte la Réalité sur un plateau. Aller d'abord sur place et vous atteindrez votre destination. Mais en fait pour se comprendre, cela ne prend pas de temps. Malgré tout, vous vous obstinez à préserver ce qui devrait être jeté, c'est-à-dire vous-même en tant qu'individu. Je persiste et signe : " Tout est zéro. " Expérimenter le zéro, c'est le pari des audacieux. Tout est fonction du mental ; vous voulez connaître la Réalité, votre mental, lui ne veut pas.

Le Maître n'a rien à faire car il sait qu’il n’est pas " un Maître ". C’est le disciple qui fait de lui un Maître car il est en demande. Le Maître, lui, ne veut rien. Quand il dit : " Tout le monde est Lui ", il est inclue dans cette déclaration. Lui et le disciple sont " Un ". Mais vous avez fait l'erreur d'oublier votre propre nature et vous demandez partout " Qui suis-je? ". Que peut vous répondre le Maître ?

Mais en fait, qu’y a-t-il à comprendre, puisque vous êtes la Réalité ? Qui peut comprendre qui ? L’ignorance doit disparaître, c’est tout. L’ignorance, c’est être persuadé que tout est réel, que mon corps, mon mental et mon identité sont vrais. Cette ignorance est l’ego, et c’est lui que vous devez connaître. Dès que vous savez ce qu’il est, il disparaît. En fait il n’y a rien à chercher, car qui pourrait rechercher qui ?

Vous vous plaignez de ne pas voir, mais vous ne mettez pas vos lunettes ! Mettez vos lunettes et vous verrez! La connaissance et l’ignorance sont toutes deux un rêve.

Bien que j’agisse, je n’agis pas, cette compréhension doit éclore en vous. Dans le rêve vous semblez faire une multitude de choses, alors qu’en réalité vous ne faites rien puisque vous dormez. Si par exemple vous tuez quelqu’un dans un rêve, vous accuserez-vous de ce meurtre au réveil ? Vous l’avez pourtant expérimenté dans le rêve ! Quand vous vous réveillez tout devient zéro, néant. Le rêve, et tout ce qui s’y déroule, ne fait que passer, il ne se maintient pas. Quelle peut donc être la valeur d’une chose si éphémère ? Celui qui sait qu’en réalité il ne s’est rien passé, peut dire qu’il est le créateur du monde.

Continuez donc à accroître la connaissance en vous, gonflez la baudruche pour qu’elle devienne de plus en plus grosse, mais sachez que ce qui vient de l’ignorance, c’est à dire la connaissance, ne peut être réel. Le mental vous fera atteindre ce point de compréhension et ensuite disparaîtra. Une fois que vous avez atteint le but, vous n’avez plus besoin de comprendre quoi que ce soit. Vous êtes au quarantième étage, qu’y a t-il à comprendre maintenant ?

Bon ou mauvais, tout le monde est moi-même.

Tous les gens qui sont présents ici ont des noms différents. Si vous supprimez les noms, ils ne sont plus qu’un, n’est-ce pas ? Quand il n’y a plus de noms pour différencier, il n’y a que l’unité. Un père qui a quatre enfants est pourtant obligé de donner un nom à chacun pour éviter la confusion. Les noms ne sont donnés que par commodité. C’est le corps et le mental qui font toutes ces choses mais vous, vous ne faites rien. Le monde est le résultat de la connexion de deux fils, l’un positif, l’autre négatif. Dans le sommeil tout disparaît et au réveil le monde apparaît. Il y a une déconnexion totale quand le corps meurt, vous ne pouvez plus alors revoir le monde. Mais ce monde est votre concept, c’est en ce sens que je dis et répète que vous êtes le créateur du monde. Soyez le créateur et vous comprendrez ; le monde s’effacera alors automatiquement et vous en serez libéré.


Vous devez éliminer le doute en vous car il est ignorance. L’électricité ne sait pas qu’elle donne la lumière, de même la Réalité finale n’a ni connaissance ni ignorance. Quand la déconnexion se produit, tout disparaît. Disparu où ? Ce qui n’a jamais existé a disparu... Si vous touchez l’électricité vous mourez, mais si vous touchez la connaissance, c’est elle qui disparaît. Autrement dit, si vous comprenez ce qu’est la connaissance, elle disparaît automatiquement. Ni la connaissance ni l’ignorance ne sont réelles. Ma véritable nature est sans ignorance et sans connaissance. Laissez les pensées apparaître, mais sachez simplement : " Je n’ai pas de pensées." Mourez à vous-même puis, vivez !

Vous vous demandez ce qu'il va rester si le mental meurt, mais dans le sommeil profond, que reste-t-il ? Dites-moi ? Rien. De même ici, si vous dormez au monde, comment la peur pourrait-elle se maintenir ? Alors que vous êtes dans l'état de veille, dites-vous que tout cela n'est pas vrai.

En fait il n’y a rien à chercher, car qui pourrait rechercher qui ? Eh oui ! À cause du corps vous êtes devenu une petite créature. Ne soyez pas si petit !

La connaissance est toute puissante, mais c’est encore un rêve, elle est en fait la plus grande des ignorances.
Celui qui sait qu’en réalité il ne s’est rien passé, peut dire qu’il est le créateur du monde.

Le véritable bonheur est en vous, et non pas à l'extérieur. Dans le sommeil profond, vous êtes heureux, vous êtes dans l'ignorance du monde. Ainsi le bonheur est dans l'oubli du monde. Laissez le monde tel qu'il est, ne le détruisez pas, mais sachez qu'il n'est pas. Faites toutes les choses que vous avez à faire, mais soyez toujours en retrait, détaché par la compréhension, car tout ce que vous ressentez, percevez et accomplissez est illusion, n'existe pas. Votre mental doit accepter cela. Les sages disent : " puisque cela n'est rien, comment ce rien peut-il vous affecter ? " Mais ce que dit votre mental vous affecte, vous touche, alors que faire ? Le mental n'est rien d'autre que la connaissance. Les gens différencient le mental de la connaissance, mais cela n'est pas juste.

Le lotus vit dans l'eau mais ne s'en soucie pas.

Ne demandez pas si vous pouvez atteindre la Réalité car vous êtes la Réalité, alors pourquoi dire "puis-je?"

Quand vous êtes à la base de tout, vous êtes en tout, alors même un assassin ne peut être considéré comme mauvais. Tout ce qui se passe est " mon ordre ". Soyez le Maître, pas l'esclave. Vous êtes le Maître.

Personne ne va, personne ne vient. Qui vous a dit ça ? Vous avez lu des livres et vous le répétez. Il est dit que le plus grand homme est celui qui meurt inconnu. Rāma et Krishna étaient des " héros " secondaires. L'homme accompli vit dans le silence et meurt dans le silence. Ensuite leur pensée travaille en quelqu'un d'autre, mais qu'ils reviennent est insensé. Personne ne va, personne ne vient. Tout n'est qu'un rêve. Dans le rêve, vous devenez un grand Maître, mais au réveil vous revenez à l'état ordinaire. Qui est allé là, et qui en est revenu ? Rien ne s'est passé, le concept d'un grand Maître vous a effleuré, et vous êtes devenu ce " grand Maître ". Au réveil, vous ressentez : " Oh ! Tout cela est insensé, comment puis-je être un grand Maître, je ne sais rien ? " Et pourtant, dans le rêve, vous donniez des conférences et parliez de toutes ces choses avec aisance, mais au réveil ces connaissances s'évanouissent. Ce n'était qu'un rêve.

Je suis la plus grande illusion ! Tout ce que je dis avec tant de cœur et si franchement est faux ! Mais le faux que je vous dis peut vous faire atteindre ce point.

La connaissance est la plus grande chose, mais elle ne doit être qu'un remède. Lorsque la fièvre disparaît grâce au médicament que vous prenez, vous devez cesser de le prendre. Ne continuez pas le traitement ou vous causerez plus de problèmes. La connaissance n'est nécessaire que pour supprimer la maladie de l'ignorance. Le docteur vous conseillera toujours un dosage limité!

Tout d'abord, comprenez que le "je" est illusion, ce que "je" dit est illusion. Le Maître et ce qu'il dit sont aussi illusion, car en réalité, "je" et "lui" n'existent plus.

Lorsque quelqu'un meurt, les gens pleurent. L'être réalisé ne rira pas. Il gardera le silence, mais il sait que rien ne s'est passé. Rien n'est perdu, même la matière n'est pas perdue, les cinq éléments qui composent le corps retournent aux cinq éléments, et l'esprit retourne à l'esprit. Seuls le nom et la forme, qui sont illusion, disparaissent. Soyez sans forme, soyez sans nom. Si on vous demande quel est votre nom, répondez, mais soyez conscient que " je ne suis pas cela ". Transcendez l'illusion, et parce qu'elle n'existe pas, elle ne se maintiendra pas. Comprenez que c'est du feu, mais ne le touchez pas, n'essayez pas non plus de l'éteindre ou vous serez brûlé, comprenez simplement.

Si un mendiant demande de l'argent à un être réalisé, que fera-t-il ? C'est son choix, il donne ou ne donne pas parce qu'après tout, c'est encore l'illusion. Il peut paraître sans merci au point de ne pas donner de l'eau à un malade qui gémit : " de l'eau, de l'eau ! ". Il ne donnera pas, car cet homme va mourir de toute façon. En lui donnant de l'eau, il respirera un peu plus longtemps et souffrira davantage. Vous pensez être bon en lui donnant de l'eau mais vous ne faites qu'accroître sa souffrance. Parce qu'il est dans l'ignorance, il veut vivre plus et plus, mais que va-t-il obtenir en respirant un peu plus ? Il aura plus de souffrance. Ainsi, je ne vous conseille pas d'être sans merci mais gardez cela au fond de votre cœur. Donnez-lui de l'eau si vous voulez mais sachez que vous lui donner plus de souffrance. Celui qui croit avoir fait une bonne action se trompe.

Si vous donnez cent francs à un mendiant, il ne sera pas plus riche le lendemain, il continuera à mendier car cette habitude est si ancrée en lui que c'est devenu une seconde nature. Tous les hommes mendient pour obtenir le bonheur depuis leur naissance, et finalement ils meurent sans jamais l'atteindre. Même lorsque vous allez prier à l'église ou au temple, vous vous faites mendiant devant Dieu, d'abord vous mendiez pour vous, puis pour votre femme et vos enfants. Ainsi vous quémandez d'abord pour vous, et ensuite pour les autres. Tout le monde recherche le bonheur, mais vous ne l'obtenez pas, car votre méthode pour l'atteindre est fausse. Soyez toujours sur le chemin que le Maître vous indique et vous serez un avec Lui.

L’aspirant doit se conduire selon la compréhension que le Maître lui a donnée, et cette compréhension est que je suis en tout et partout, alors il n’y a pas d’attitude à adopter ou à ne pas adopter. Vous n’êtes pas en dehors du ciel. Un oiseau peut-il dire : " je veux être en dehors du ciel ? " Non. Cela est impossible. De même, après la compréhension, vous devez rester et vivre avec les autres. Rester avec eux signifie comprendre et vivre selon cette compréhension. Les autres ne comprennent pas parce qu’ils sont dans l’ignorance et agissent en fonction de cette ignorance, mais si vous comprenez vraiment, vous savez comment vous conduire avec eux. La question ne se pose pas. Comprenez qu’ils sont dans l’ignorance et que vous, si vous avez compris quelque chose, c’est par la grâce du Maître. Malgré tout, il n’y a pas de différence entre les êtres car tout le monde est Lui. C’est l’enseignement que le Maître vous donne : tout le monde est Lui. Alors, comment se conduire? Comportez-vous avec les autres comme vous le feriez avec les membres de votre famille. Le seigneur Krishna a dit " Le monde entier est ma famille ", ignorants ou pas. Si votre frère n’est pas aussi instruit que vous, cela ne vous empêche pas d’avoir de bonnes relations avec lui. Vous lui parlez, n’est-ce pas? De la même manière, vous avez des relations avec le monde et les hommes qui s’y trouvent, qu’ils soient ignorants ou pas. La connaissance vous a été donnée par le Maître et vous avez compris quelque chose. Quand le professeur enseigne aux enfants que 1+2 = 3, ils finissent par le comprendre.

Ainsi, la première chose à faire est de comprendre "qui suis-je?" C’est cela la réalisation de Soi, se connaître soi-même, rien d’autre.

Ne soyez pas un dieu, sinon, un jour ou l’autre vous deviendrez un chien ! Si vous lisez le mot " god " à l’envers, le mot devient " dog ", n’est-ce pas ? Tous les êtres sont devenus des chiens car ils veulent toujours quelque chose, comme les chiens ! Le chien a toujours la langue pendante car il veut toujours quelque chose. De même, tous les jours, vous êtes dans l’attente de quelque chose, vous êtes toujours dans le désir. Que faites-vous toute votre vie ? Vous allez au bureau pourquoi ? Parce que votre patron vous paie à la fin du mois. Vous n’avez pas la langue pendante comme le chien, mais finalement vous êtes comme lui.

Qui fait fonctionner ce corps ? Qui parle ? Qui dort. Qui prend plaisir ? Qui goûte, entend etc... ? Tout passe par les cinq sens de la connaissance. Mais qui fait cela ? Lui, et il est en vous, sous la forme de la connaissance. Tout le monde a la connaissance. Même une fourmi ! Elle est consciente, elle a même un mental et tout le reste ! Elle a peur, mais vous aussi vous avez peur. Pourquoi êtes-vous plus important qu’elle? Votre corps est plus grand, c’est tout ! Mais vous avez quand même peur de tout le monde, n’est-ce pas ? Vous craignez même un petit microbe produit par la sueur de votre propre corps. Vous savez pourtant que vous pouvez l’écraser entre vos doigts ! Certains Indiens s’offusquent et disent : " non, il ne faut pas le tuer ! " Ce sont des croyances bien enracinées dans leur mental. Écrasez-le sans hésitation ! Gardez bien à l’esprit qu’il est le produit de votre corps, et qu’il n’est pas vrai.

Le monde est fait de gens différents, mais le point commun c’est que tout le monde mange.
Lui, ne sait rien, tout comme l’électricité ne sait pas qu’elle produit de la lumière. Si elle le savait, elle ne serait pas l’électricité. Elle ne sait pas qu’elle fait fonctionner le ventilateur, et toutes ces choses. Elle sait tout, mais ne sait rien ! C’est la même chose avec le pouvoir qui est en vous. Il fait tout et sans lui, vous ne pouvez rien faire, les mains ne pourraient pas bouger, le corps serait inerte comme une statue.

Le Saint est celui qui a compris " je ne suis pas le corps ". Il ne suffit pas de revêtir la robe du renonçant pour en être un ! Shankaracharya a dit : " celui qui comprend que ' je ne suis ni le mental, ni l’ignorance, ni la connaissance ' est le véritable sage.

Soyez toute chose et non pas quelque chose, et vous êtes Lui ! Vous êtes partout et en tout. Dans ce corps aussi vous êtes Lui. Le pouvoir est là en vous, mais vous ne pouvez pas le voir. S’il n’était pas là, vous ne pourriez pas rester debout ! Vous vous écrouleriez comme un mur dont les briques ne sont pas scellées.

Le pouvoir qui est en vous est si puissant ! Il accomplit de nombreux miracles ! Il fait bouger votre corps qui est inerte, n’est-ce pas déjà un miracle ! Qu’un corps inerte puisse voir, parler, etc... C’est un miracle. Inutile de faire apparaître des chaînes en or comme le font certains maîtres.

Parabrahman est la Réalité et la Réalité est partout.

Comprenez que la connaissance est fausse. Une épine reste une épine même si elle est d’or.
Pourquoi s’inquiéter, vous êtes toujours la Réalité. Vous vous inquiétez pour rien, comprenez que vous êtes la Réalité et ensuite vous n’aurez plus rien à faire. Tant que le mental mène la danse, vous serez dans l’obligation d’agir. Oubliez cela.

Pourquoi courir après tout ces non-sens? Tout le monde court après un mirage. Un jour, quand le soleil sera couché et le mirage dissipé, vous vous arrêterez sans avoir trouvé d’eau. Comme le cerf, vous penserez avoir joué de malchance, mais l’eau n’a jamais été là ! Vous attendez que la joie vous vienne des autres, mais personne ne peut vous la donner. À moins de vous oubliez vous-même, jamais vous ne serez heureux. Le "je" dois être brisé, mettez le frein à main et la voiture s’arrête. Mettez le frein à votre mental et vous serez la Réalité, vous serez non mental. Le Maître vous aide à déraciner votre ego, ne vous inquiétez de rien, vous êtes la Réalité. Le problème c’est que vous considérez le Maître comme un corps et non pas comme la Réalité. Pourtant il vous répète qu’il est la Réalité, que vous l’êtes également, que tous sont la Réalité, mais non, ce qui vous importe c’est de " voir " le Maître.

Quand vous comprendrez que vous ne faites qu’un avec la Réalité, vous oublierez tout. Lui et vous ne faites plus qu’Un. L’unité clôt le débat, il n’y a plus de Maître ni de disciples. Quand l’unité s’épanouit dans votre esprit, vous devenez Elle, la Réalité. Le Maître sera toujours là pour vous aider. »

Ranjit Maharaj

Ranjit Maharaj est né à Bombay le 4 janvier 1913. À 12 ans, il rencontra son Maître, Siddharameshwar Maharaj, un grand Maître méconnu en son temps. Ranjit Maharaj commença seulement à enseigner en 1983 à l'âge de 70 ans, quand de plus en plus de chercheurs venaient se présenter chez lui.

La spécificité de l'enseignement de Maharaj repose sur sa position radicale et son caractère direct : " Tout est illusion, donc quel que soit ce que le ' je ' effectue, c'est aussi une illusion. " Par conséquent, il n'offre aucune méthode afin d'améliorer ce qui n'existe pas, l'illusion. Les voiles d'ignorance disparaissent et nous réalisons notre nature véritable à travers la connaissance et le rejet des fausses identifications qui ont été adoptées. " La découverte de votre nature véritable est des plus faciles, puisque vous êtes Cela. "

La Connaissance n'est qu'un remède au mal de l'ignorance, car une fois l'ignorance évanouie, il ne reste rien de la Connaissance. " Ni la connaissance, ni l'ignorance ne subsistent dans la Réalité. Quand je n'existe pas, quand je ne suis pas, Elle seule est, et c'est ça la Réalité, c'est-à-dire Soi-même sans soi-même. "

Ranjit Maharaj est décédé le 15 novembre 2000 à 18h16 en sa résidence de Bombay. Ses paroles dans ses derniers jours furent : " Ceci n'est plus utile, ceci doit partir. "

merci au blog "MILAJESUIS"