vendredi 16 mai 2014

MERCI au blog "un Océan de Nectar"

QUARANTE QUATRAINS
 
ULLADU NARPADU, cet unique poème didactique composé par le Maharshi , poème dont tant de disciples font des traductions contradictoires, toutes également approuvées par le Maître.

Parmi les traductions qu'ils ont eues à leur disposition, il convient de mentionner celle faite directement de l'original tamoul en français par M.MOUTTAYEN, depuis de longues années disciple du Maharshi et de Shri Aurobindo.

Voici une traduction libre, plus conforme au sens intime de l'original, rendu en bon français, que fidèle mot à mot, en suivant une des versions anglaises

 
1  "Sans l'existence de l'Être, le sens de l'existence
peut-il exister ?
L'Être est hors d'atteinte de la pensée ; il est saisi par le coeur".
Mieux encore : il est le coeur, l'essence intime du coeur.
Concevoir l'Être, ce n'est pas le chercher hors de soi ;
c'est être par le coeur.
"C'est demeurer tel dans le coeur".
 
2  "Les trois principes", dit Râmana Maharshi -
 Jîva, Ishvara, Jagat -
"sont admis par toutes les religions.

Dire qu'un seul Principe devient et reste les Trois ou que les Trois sont trois principes distincts, ces deux affirmations"
- cette dualité de vues en apparence contradictoires -
"subsistent aussi longtemps que subsiste le sentiment du moi distinct.
Celui-ci une fois disparu, toute chose reste dans son état propre,
c'est là l'essentiel."
Car les vues de notre esprit sur le réel ne peuvent influencer en rien ce réel.
 
(Prop.2) "Que ceux qui ont grand'peur de la mort se réfugient aux pieds de l'Être (Ishvara) qui n'est pas soumis à la mort.
Ceux qui sont morts à toute possession exclusive sont éternels.
Comment pourraient-ils consacrer une pensée à la mort ?"
 
3 "Le monde apparaît comme réel ou comme apparent ;
le monde est esprit ou bien ce qui n'est pas esprit : matière ;
le monde est joie ou le contraire : douleur.
A quoi bon relever ces contrastes connus ?
Ne pas laisser le monde vous dominer ; s'examiner, soi, et se connaître ; perdre le sentiment de l'unité ou de la dualité ; s'absorber, soi, dans cet état où il n'y a plus de moi : voilà ce qui supprime toute inquiétude."
 
4 "Si le multiple et l'Un sont deux expressions d'une même réalité fondamentale, " si la forme est (essentiellement) le Moi, alors le monde et Dieu ne sont qu'un."
Et si le Moi est apparent dans la forme, on ne peut dire que
"le Moi est forme", uniquement forme, que la forme est tout et qu'il n'y a rien derrière. Rien ? Et qui donc perçoit la forme ?
"Sans yeux, y a t-il une vision ?
L'oeil est l'UN, l'UN est un oeil sans limite."
 
5 "Les cinq sens sont donc compris dans le mot : corps.
Sans le corps, le monde existerait-il ?
Dépouillé du corps, comment pourrait-on percevoir les corps ?"
 
6 "Le monde est forme (résultat de la perception) des cinq sens ;
il n'est pas différent".
"Ces cinq sens fonctionnent au moyen des cinq organes des sens.
Du moment que le manas " (esprit conscient) "perçoit le monde par le canal des sens , le monde pourrait-il exister sans le manas" -
sans la perception qui, elle, est d'ordre pyschique ?
Mais toute lumière vient de l'UN, elle va de l'UN au manas,
du manas au monde.
Car ce qui, en l'homme , voit, c'est l'Esprit.
 
7 "Quoique le monde et sa connaissance s'élèvent et disparaissent ensemble, c'est par sa connaissance seule que le monde devient apparent. La perfection en laquelle le monde et sa connaissance s'élèvent et disparaissent, et qui brille sans lever ni coucher, seule est la Réalité.
 
8 "Sous quelque nom ou quelque forme qu'on adore l'UN, l'adoration n'est qu'un moyen, une voie qui doit conduire à l'UN.
Mais prendre conscience de ce que l'on est, soi, en soi, à la lumière de la Vérité, se concentrer sur cette conscience de l'UN, s'y absorber, voilà l'essentiel."
 
9 "Les dualités opposées et le trinités " - littéralement : les trois inséparables, ex : connaisseur, connaissance et connu - "sont toujours fondées sur une unité qui les domine. Quelle unité ?

Si, dans son for intérieur, on prend conscience de cette unité, les éléments multiples, deux ou trois, se dissoudront.

Seuls ceux qui ont vu cela ont vu la Vérité ; ils ne se troublent pas."

L'inquiétude est dans le multiple, dans l'impression que les dissonances du multiple sont irréductibles, que le multiple est la seule réalité, que toute affirmation contraire est folie ou illusion. La paix est dans la vision de l'UN prédominant ; l'UN est harmonie ; lui seul mérite le nom de réalité ; le multiple conçu comme seul existant, voilà la grande illusion : Mâya.
 
10 "Indépendamment de l'ignorance, le savoir n'existe pas ; indépendamment du savoir, l'ignorance n'existe pas.
Mais à qui appartient cette ignorance et ce savoir ?
L'intelligence qui cherche cette appartenance et en reconnaît la source, le Moi, est la vraie intelligence".
 
11 "L'Esprit : en lui, il n'y a plus intelligence ou ignorance (humaines).
Ce qui connaît (humainement) ne peut-être l'Esprit véritable".
La réflexion réfléchit, reflète.

Mais, tel le soleil qui fait refléter tout chose sans être, lui, le reflet de rien, car est lui-même lumière et source de lumière, ainsi "le vrai Esprit resplendit - sans que rien, dans sa splendeur, lui soit étranger",
ni réflexion ni objet reflété, car " le Moi, c'est l'Intelligence,
ce n'est pas le vide".
 
12 "L'Esprit, c'est le point où disparaissent intelligence et ignorance.
Celui qui réfléchit n'est pas l'Esprit en soi. Seul l'UN d'où émane la lumière resplendit sans emprunter son éclat à une autre source de lumière. L'homme distingue celui qui connaît et ce qui est connu ; mais l'Intelligence divine ne connait pas le vide", l'abîme qui est censé séparer l'un et l'autre.

Peut-on se représenter une faculté de connaître qui serait sans objets à connaître ? des objets connaissables, sans un Être qui les connaît ?
Car l'UN réunit en soi ces deux éléments polaires, il est Plénitude divine.
 
13 "Seule est vraie la connaissance de l'UN ; la connaissance multiple"
- et tenue pour irréductiblement multiple - "est l'ignorance.
L'ignorant ne se rend-il pas compte qu'il ne saurait exister de connaissance ou même de l'ignorance sans la faculté de connaître ?"
Souvent on dit se connaître. Mais qui donc connaît ce moi aux aspects multiples, sinon la pensée une ?
 
14 "Si la première Personne existe, elle se manifeste sur la seconde et la troisième. Reconnaître la réalité unique de l'UN, c'est enlever au moi et au monde toute réalité séparée, indépendante. Ce qui luira seul alors,
c'est l'UN véritable".
 
Et si l'on transpose ceci sur le terrain du déroulement dans le temps, on constate de même que l'incarnation de l'Esprit-UN crée, en quelque sorte, par le canal du moi, le passé et l'avenir ; mais seul est réel l'instant présent.
 
15 " C'est par rapport à l'action présente qu'existe le passé et l'avenir. Quand l'action passée eut lieu, elle fut présente ; quand l'action future aura lieu, elle sera présente. Donc le présent seul est réel. Si l'on ne se rend pas compte de cela, on s'égare..." Certes, le corps est limité dans le temps et dans l'espace."
 
16 " Mais somme-nous ce corps ? Nous sommes le même, aujourd'hui, jadis et toujours, le même ici, là et partout. Nous sommes, et ceci indépendamment du temps et de l'espace".
 
17 " Le corps est le moi (ou à moi) et, aussi bien pour ceux qui se connaissent que pour ceux qui ne se connaissent pas, le moi semble limité au corps. Mais pour ceux qui, en eux, voient l'Invisible, l'UN resplendit sans limite et, sans lui, le moi ne serait pas."
 
18 "Le monde peut être dit réel aussi bien pour ceux qui n'ont pas d'intelligence que pour ceux qui sont intelligents. Mais pour les premiers, la Vérité se limite au monde sensible. Ce sont les ignorants. Pour les clairvoyants, la Vérité, dépourvue de forme sensible, est la base du monde sensible. Telle est la différence entre eux."
 
19 " Seuls ceux qui ne connaissent pas la base une du destin et du libre-arbitre peuvent discuter la prépondérance de l'un ou de l'autre. Ceux qui savent que l'UN est à l'origine de l'un ou de l'autre ont dépassé l'un et l'autre. Dès lors pourquoi s'en inquièteraient-ils ?"
 
20 " Si l'on oublie l'UN, on pense que Dieu est distinct de la pensée qui L'aperçoit. Celui qui se voit, qui voit le Moi, qui voit l'UN, voit Dieu et se dépouille de la conception du moi séparé. Car l'UN n'est pas autre chose que Dieu".
 
21  "Se voir. - Voir Dieu. - Quel est le sens de ces expressions des diverses Ecritures sacrées ? Qui est celui qui se voit ? "

Et, en sens opposé, en le vidant de tout contenu, "qui pourrait voir le Moi seul ? Comment voir Dieu ?" Il n'y a qu'une issue à cette dualité fatale, il faut, soi, devenir UN, se dissoudre en Dieu.
" Le voir, c'est être absorbé par Lui."
 
22 "L'UN éclaire le manas et sa lumière y brille. Comment concevoir l'Auteur du manas au moyen du manas ?" L'infini au moyen du fini ? Un élément du multiple ne peut embrasser l'UN ; seul l'UN embrasse tout le multiple. La seule voie consiste donc " à identifier le manas à son Auteur".
L'idée d'être séparé du Tout telle est la quintessence du Mal, le Mal en Soi, la cause de toute erreur et de toute souffrance.
 
23 "Ce n'est pas le corps qui se proclame "je". Personne ne soutiendra que même dans le sommeil profond le "je" cesse d'exister. Dès que le "je" émerge, tout le reste émerge. Recherchez avec un mental aiguisé d'où ce "je" émerge.
 
24 " Le corps matériel (jada), dit-il, ne saurait dire : "moi".
La conscience de l'Absolu (Sat-Chit, qui veut dire : pouvoir de conscience de l'immatériel - Chit - et Existence immuable - Sat) non plus.

Mais entre les deux, dans les limites du corps, un "moi" se manifeste. On l'appelle : noeud entre l'immatériel (chit) et le matériel (jada),
lien (jîva), corps subtil - nous dirons : fluide éthérique - "ego, existence présensible (samsâra), manas".
 
25  "En s'attachant à la forme, le moi se crée, se maintient, se développe. Il écarte une forme et en prend une autre. Cherchez-le où il était, il n'est plus là. Sache que c'est là ce diable de moi qui prend forme, mais est (dans son essence) sans forme".
 
26 " Avec le Moi, tout apparaît. Sans le Moi, rien ne peut exister.
Le Moi est le Tout. Chercher ailleurs qu'en soi ce Moi, c'est perdre Tout".
Ainsi chaque moi est une étincelle du Moi, de Dieu, de l'UN.
 
27 " L'état où le moi n'apparaît pas comme distinct est l'état où nous sommes en l'UN, où nous sommes uns avec l'UN. Si l'on ne cherche pas où le moi apparaît, la notion même de perte du moi disparaît. Ni apparition , ni disparition ; alors on demeure dans l'UN, on reste l'UN, on est l'UN".
 
28 "De même que l'on plonge pour retrouver un objet qui est tombé dans l'eau, de même il faut, avec une attention aigüe, en retenant son souffle et sa parole, plonger en soi-même pour y découvrir d'où sort le moi."
 
29 " Ta bouche dit : "Je..." Est-ce là tout ?
Chercher d'où vient la lumière de ce moi, telle est la voie de la sagesse." Quelques-uns disent : "Je ne suis pas ceci, mais je suis cela".
Cette façon de faire peut constituer un auxiliaire pour la recherche de l'âme essentielle, mais " ce n'est pas encore la recherche de l'âme",
une et centrale.
 
30 "Qui suis-je ? - Si le manas cherche à répondre à cette question, il plonge en soi et atteint le fond ultime. Alors le petit moi baisse la tête, pris de honte : tout au fond, Quelqu'un à répondu : Moi.
Mais il ne s'agit pas du petit moi séparé. La réponse est venue de l'Eternel, de l'Universel, de l'Être, de la Vérité en soi."
 
31 " A ceux qui, le petit moi dépassé, sont UN, que reste-t-il de plus à faire ? ils ne reconnaissent plus rien qui serait étranger à l'UN. Comment concevoir, comment définir cette unité qui est plénitude de l'Être ?"
 
32 "Tu es Cela" - disent les Védas. Ce que tu considérais comme multiple est UN ; tu aspirais à l'UN, et voici : tu es UN.

"Celui qui ne cherche pas l'UN, afin de le trouver et d'y demeurer, celui qui, parlant au nom de son petit moi, déclare : je suis ceci, je ne suis pas cela, celui-là manque de courage. Car le Moi l'UN, demeure en tout et partout pareil à lui-même."
 
33 " Je ne me connais pas ; je me suis connu". Pourquoi ?

Pour que le moi devienne "objet", un objet perçu par un "sujet", y a-t-il deux Moi ? Le Moi est unique. Telle est la vérité, elle résulte de l'expérience universelle."
 
34 "Ce qui est le même toujours et pour tous, dit Râmana Maharshi, ce qui est naturel, il faut reconnaître qu'il se trouve au fond du coeur où il a sa place et où on le rencontre et, dès lors, on atteint à l'UN, on est UN. Au lieu de cela, discuter pour savoir si "cela est ou n'est pas", déclarer que "cela est un", ou que "cela est deux", c'est se livrer au vertige de l'illusoire, de Mâyâ."
 
35 " Checher l'Être et demeurer en l'Être, en cela réside l'accomplissement (siddhi). Les autres voies sont des symboles comme les images des rêves. Lorsqu'on se réveille, ils s'évanouissent, on les sait irréels. Ainsi ceux qui se tiennent dans la Vérité. Aucune des fausses vérités de rêve ne peut les inquiéter."
 
36 " Il nous arrive de penser que nous sommes rien de plus que notre corps. A ces moments-là, il vaut mieux que nous ne sommes pas matière, mais que nous participons à l'UN. Toutefois penser n'est qu'un moyen accessoire. A quoi sert de tant penser : "Je suis l'UN" ? Pensons-nous toujours : "Je suis homme" ? Pourtant ceci suffirait, car cette affirmation implique la participation à l'UN."

La solution est et demeure dont : la fusion totale dans l'UN.
 
37 " Au cours de la recherche, c'est la dualité qui domine; mais la réalisation n'est plus dualité, elle est unité. - 

Quand l'homme cherche et qu'il dit s'être trouvé", n'est-ce pas qu'il s'est retrouvé et qu'il était UN et uni à l'UN dès l'origine ?

On croit chercher Dieu hors de soi ; or le fait même de le chercher est d'origine divine. C'est le Dieu vivant au sein de l'homme qui dirige la recherche, à l'insu de celui-ci.
 
38 " Si nous nous considérons comme l'auteur d'une action, nous en subissons les conséquences. Mais si nous cherchons le véritable auteur de l'action et si nous apprenons à distinguer le Moi total derrière l'apparent moi distinct, l'idée d'auteur s'évanouit.

Acteur, acte et réaction distincts disparaissent." On se croyait lié à tout cela. "On s'en trouve libéré."
 
39 " Tant que la pensée : "Je suis lié" subsistera, subsisteront les deux idées antagonistes de lien et de libération. Mais quand on examinera
" qui est lié" et qui lie, on se verra et seule demeurera
la liberté éternelle ; l'idée de lien n'existera plus.
Dès lors comment l'idée de libération pourrait-elle subsister ?
Etant accomplie, elle n'aura plus de raison d'être.
 
40 " La libération finale de l'être sera-t-elle accompagnée par sa forme ou sera-t-elle sans forme ? 
Je vais vous livrer ce secret.


"La libération, c'est l'état où le petit moi qui discute au sujet de la forme perd sa forme ; dès lors il perd aussi les notions de sans-forme et de forme-sans-forme !"

mercredi 7 mai 2014

Les Ateliers Yoga de la Sainte-Baume
ATELIER YOGA 
Dimanche 18 MAI 2014 de 9h30 à 12h30

Les Centres énergétiques
Salle ANTARES à St Maximin
Prière d’apporter coussin et couverture SVP
Le stage est un moment pour apprendre et partager.
Pour le débutant, un stage de Yoga peut être une manière de découvrir cette pratique millénaire.
Pour le confirmé le stage de Yoga est un moment fort de la pratique qui permet véritablement
d'entrer dans la profondeur du souffle et de l'esprit par la pratique d'un yoga traditionnel.

TEL 06.61.19.88.60.


vendredi 2 mai 2014


Merci 3eme Millénaire
« Vous êtes l’Absolue Réalité ici même assis devant moi, en cet instant ! La seule différence entre nous est que je le sais et que vous ne le savez pas. »


Maharaj : Bien que votre être soit l’élé­ment le plus subtil, il a créé le plus grossier : le monde. Considérez la graine de banyan, elle est plus petite qu’une graine de moutarde. Cette graine est minuscule, subtile et, néanmoins, cet arbre immense est déjà à l’intérieur. Votre être égale­ment est très subtile, pourtant il contient l’univers tout entier. Bija signifie seconde création, le passé est à nouveau répété, il y a un banyan concentré dans la petite graine.
• Visiteur : Le « Je suis » est la graine ?
Traditionnellement, « Je suis » est la graine mais, en fait, « Je suis » est syno­nyme de « rien ». C’est du domaine sub­atomique. Simplement « vous êtes » ! C’est une impression mais cela contient tout ce qui nous entoure : l’état Iswara, la manifestation.
Donc, conscient de cette graine qui est « Je suis », il nous faut germer pour de­venir l’Absolu ?
Vous n’êtes conscient d’aucune graine. « Je suis », en soi, est graine, ne le matérialisez pas davantage avec vos mots ! Vous êtes le cœur-même de « Je suis » avant l’expression « Je suis », antara-­Atma. Que contient-il ? Tout cela.
Vous avez dit aussi que ce centre, ce cœur, n’est que lumière.
Le centre est présence à « Je suis ». La lumière est seulement symbolique. Il ne s’agit pas d’une lumière possédant une source comme celle-ci. Il s’agit d’une lumière lumineuse par elle-même. Le pré­tendu « chercheur spirituel » veut attein­dre Brahman. Comment ? Selon les tradi­tions, selon les définitions qu’il a enten­dues.
Brahma est Koh-l-nor, montagne de lu­mière. Koh-l-Nor a la capacité de se manifester en n’importe quelle forme correspondant à vos désirs. Koh-l-Nor est votre conscience. L’univers tout entier est là, vaste, répandu mais vous ramassez une petite miette, un concept et, d’après ce concept, vous voulez recréer le Brahman. Vous voulez modifier ce qui est déjà là pour que cela corresponde à ce que vous avez perçu dans la miette ra­massée !
Et cela nous éloigne encore plus de la vérité ?
Tout est vérité tout est Absolu. Ce Brahman est créé par votre être. Autre­ment dit, ce Brahman est une illusion créée par votre ignorance. Du point de vue de l’Absolu, votre être est totale ignorance.
Encore une fois, c’est à partir de cette ignorance, de ce manque de compréhen­sion de la réalité que se forme cette conscience et cette manifestation s’éten­dant à l’infini. Ignorance mais intrinsèquement Absolu. Sur l’Absolu se pose cet être et l’illusion qu’il engendre acca­pare toute votre attention.
Par quel moyen inverser le processus ?
Reculez. Lorsqu’il doit avancer, le lion regarde en arrière. Faites comme lui, regardez en arrière, remontez vers la source. À partir de cet être, reculez et installez-vous au sein de l’Absolu. Si vous voulez chercher et espérez trouver en demeurant dans le domaine de Brahma, au sein de cette manifestation, vous ne découvrirez que chaos et confusion. Objectivement, vous n’aboutirez nulle part, c’est un cercle vicieux dont on ne peut pas sortir. Mais, lorsque vous abor­dez la compréhension de vous-même, la découverte de ce que vous êtes réelle­ment, tous les désirs se détachent de vous.
Qu’est ce « Je suis » ? « Je suis » est « l’état-étant » maintenu par l’attachement à l’être, la volonté d’être. Si vous demeu­rez calmement dans cette êtreté pendant un certain temps, ce puissant désir d’être, lui aussi, se détache et, quand ce désir n’est plus, vous êtes l’Absolu.
Cela me semble bien triste. Vous savez que l’être est là mais vous vous dirigez vers le non-être.
C’est votre véritable nature ! Restez à ce niveau, le niveau sans agitation. Votre être, votre « Je suis » reculant consciem­ment jusqu’à l’Absolu c’est vous ! Vous n’êtes que là. Il n’existe aucun mouve­ment permettant de l’atteindre. C’est le but, la fin du spectacle !
Pourrez-vous expliquer plus clairement, je ne comprends pas très bien.
Étant dans la conscience, vous comprenez la nature de la conscience, vous reculez et votre progression se poursuit. Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cette conscience lentement s’affaiblit, s’éteint. Elle est sciemment en train de disparaître mais cela ne peut pas vous affecter, vous êtes l’Absolu !
La combustion du bâton d’encens a cessé, la fumée a cessé mais le ciel est toujours là. C’est la même chose au moment de la mort, le souffle vital quitte le corps, le « Je suis » recule, s’efface, c’est le grand moment de l’immortalité.
Regardez la flamme de ce briquet. Le « Je suis » est la flamme et j’observe ses mouvements. Elle s’éteint, le gaz n’arrive plus, le souffle vital quitte le corps, le corps s’affaisse et je l’observe. Ce qui observe c’est vous. Les ignorants sont dans la terreur au moment de la mort, ils luttent mais pas le Jnani, c’est pour lui un moment magnifique, un moment de béatitude.
Traduction Paul Vervisch