Fondée sur les Veda et en particulier
les Upanishads, la philosophie du Vedânta
est l'incomparable pensée non-dualiste de l'Inde,
qui affirme avec audace l'unité du monde, l'identité
de la conscience individuelle et de la conscience universelle.
Quand l'individu atteint cet élargissement de
sa conscience, il expérimente un état
de paix et de joie absolues, délivré de
tout sentiment de dualité et des peurs, des insatisfactions
qui l'accompagnent.
Cette philosophie enseigne aussi une sagesse pratique
pour nous élever à cette vision du monde,
pour réaliser en nous cette unité fondamentale
de la vie. Les Écritures nous donnent accès
à cette sagesse : à travers l'étude
des Écritures, assortie d'une pratique quotidienne
sincère, c'est une véritable transformation
intérieure qui s'offre au chercheur spirituel.
C'est à cette découverte à laquelle
vous invite la Chinmaya Mission France, à travers
un enseignement de type traditionnel, comprenant les
activités suivantes :
- Atelier d'initiation au Vedânta
- Étude des textes de Shankara
- Étude de la Bhagavad Gîtâ.
1/ La base de la démarche
védantique est la réflexion et
l’interrogation : qu’est-ce que
ce monde en réalité ? Quelle est sa vraie
nature ? Quel est le sens de l’existence individuelle
?
2/ L’étude
des Écritures vient alors fournir des
éléments de réflexion, et elle
est le fondement même de la discipline spirituelle
du Vedânta. Les Écritures délivrent
à la fois une vision de la vie inspirante et
libératrice ainsi qu'une sagesse pratique, permettant
de s’élever à la hauteur de cette
vision et de l’expérimenter.
3/ La réflexion personnelle,
à partir de l’étude des Écritures,
permet de développer en soi la discrimination
(distinction entre le Réel et l’irréel,
entre le permanent et l’illusoire) et le
détachement (savoir expérimenter
les objets des sens, sans en être dépendant)
qui sont les qualités intérieures indispensables
pour progresser sur le chemin spirituel. Le Vedânta
est ainsi fondé sur la compréhension
: comprendre la vraie nature des choses, chercher le
véritable but de l’existence. Cette transformation
de la vision intérieure imprègne ensuite
toute la vie de l’être.
4/ Dans le Vedânta,
on ne se contente pas d’étudier de façon
théorique : la vie entière devient
pratique spirituelle. La vie quotidienne est
l’occasion d’exercer son discernement, de
l’approfondir, avec =
--> d’abord, au quotidien,
une prise de conscience des obstacles intérieurs.
L'effort doit être de vivre en toute conscience
: aucune parole, aucune pensée, aucune action
ne doit émaner de soi sans qu’on en soit
conscient.
C’est dans et par cette vigilance permanente que
le chercheur spirituel peut s’élever spirituellement
: en prenant conscience de ses négativités
et de ses faiblesses, de la manière dont l'esprit
fonctionne.
--> une autre attitude dans
l’action : agir selon les valeurs nobles,
avec une attitude moins égoïste, jusqu’à
adopter peu à peu l’attitude purificatrice
du service, de l’offrande.
Les Écritures sont une source d’inspiration
et d’aide permanente pour mener ce travail d’évolution
personnelle.
5/ La contemplation devient
naturelle à celui qui a entrepris ce travail
de purification intérieure. La pratique de la
méditation est une pratique essentielle du Vedânta,
mais elle ne peut être fructueuse et s’approfondir
que si le chercheur spirituel par ailleurs adopte une
vie guidée par des valeurs nobles. Swami Chinmayananda
disait : « Votre séance de méditation
dépend des 24 h précédentes ».
Dans le Vedânta, toute la pratique spirituelle
vise à développer en nous la faculté
contemplative, car de façon ultime, c'est par
la méditation profonde que l’on atteint
la Connaissance, la redécouverte de notre vraie
nature faite de paix et de joie absolues.
Le Vedânta est l’un des
six "points de vue" de la philosophie indienne.
En effet, les grandes écoles philosophiques de
la pensée indienne sont des "points de vue"
("darshana" en sanskrit). Il y a six écoles
de pensée (darshana) dans l'hindouisme, généralement
présentées par paires :
• Le Nyâya (étude
des règles du raisonnement, de la logique),
• et le Vaisheshika (explication
du monde par la combinaison d'atomes des différents
éléments, cosmologie).
• le Sânkhya (système
dualiste axé sur la connaissance des principaux
constituants de l'univers et de l'individu, et opposant
un principe naturel unique et inconscient à une
multitude de principes spirituels conscients),
• et le Yoga (ensemble de pratiques
psychosomatiques visant la parfaite stabilité
mentale).
• le Pûrva Mîmâmsâ
("mîmâmsâ" veut dire "interprétation
des Veda, exégèse"). Le Pûrva
Mîmâmsâ commente la première
partie des Veda (Mantra et Brâhmana), appelée
Karma Kânda car elle traite des rituels, des sacrifices
et du Dharma,
• et l'Uttara Mîmâmsâ
(ou Vedânta), qui s'intéresse à
la dernière partie des Veda (Upanishad), c'est-à-dire
la connaissance de la Réalité Suprême.
Le mot " Vedânta " littéralement
veut dire la fin (anta) des Veda, c’est-à-dire
le but, l’ultime essence des Veda, de la Connaissance.
Le nom du philosophe indien Âdi
Shankarâcârya suscite partout en Inde et
dans le reste du monde, un grand respect qui s'adresse
à la fois à la gloire spirituelle du maître,
à sa perfection poétique et littéraire,
à sa ferveur dévotionnelle et à
sa profondeur philosophique.
Le destin de ce jeune brahmine du Kérala (Inde
du Sud) fut aussi extraordinaire que bref, puisqu'il
quitta son enveloppe mortelle à l'âge de
trente-deux ans après avoir été
le plus grand artisan du renouveau de la culture védique
que l'Inde ait jamais connu.
Un destin vraiment hors du commun : attiré par
la voie ascétique, il prit le sannyâsa
(sacrement du renoncement) à l'âge de huit
ans et partit à la recherche d'un maître.
Sa quête le mena vers Shrî Govinda Bhagavad
Pâda, auprès duquel il étudia l'Advaita
Vedânta, la philosophie non dualiste.
Puis il demeura quatre ans auprès du maître
Shrî Gaudapada, célèbre pour avoir
écrit un commentaire sur la Mândûkyopanishad,
un des textes fondamentaux du Vedânta. Le jeune
Shankara acquit ainsi la maîtrise des principaux
textes qui fondent le Vedânta : Upanishad, Brahma
sûtra, Bhagavad Gîtâ.
Cette connaissance n'était pas chez lui une simple
prouesse intellectuelle, mais une expérience
spirituelle intense, l'élévation à
un état supérieur : la voie de la contemplation
lui avait fait expérimenter l'identité
totale entre le soi individuel et le soi universel,
entre l'homme et Dieu.
Cette identité est la base de la philosophie
non dualiste dont Shankara se fit le fervent défenseur.
La religion hindoue est en essence un
rigoureux monisme : selon la tradition
védique ancienne, dont est issue l'actuelle forme
de l’hindouisme, un Principe suprême unique,
brahman, est la source et la réalité du
monde que nous percevons, il est aussi l'essence de
notre être. Mais l’homme généralement
ne peut adorer une entité abstraite, et il projette
des formes qui sourient à son coeur : la multiplicité
des formes divines que l'on rencontre en Inde traduit
la multiplicité des manières dont les
hommes aiment, désirent, craignent, espèrent
et vivent.
Cependant, l'homme oublie parfois la Réalité
suprême qui donne vie et sens à ces noms
et formes : sans ce sentiment d'unité, les rites
perdent de leur signification, les adorateurs de telle
ou telle divinité en viennent à s'opposer.
Telle était la situation à l'époque
de Shankara, au 8è siècle après
J .C. La pratique de la culture védique était
alors en voie de totale désintégration
alors que l'influence du bouddhisme ne cessait de grandir.
L'école du Pûrva mimâmsâ, qui
mettait l'accent sur l'accomplissement des rituels,
paraissait seule capable de freiner la diffusion du
bouddhisme et devenait de plus en plus importante. Les
rituels se multipliaient, mais au milieu de querelles
sectaires où le principe fondamental d'unité
était oublié.
Shankara se donna alors pour mission de raviver la vision
non dualiste, de secouer l'état d'ignorance,
de bigoterie, de rivalités sectaires où
s'enlisait la religion hindoue. Il affronta la situation
avec la plus subtile des stratégies, attaquant
le problème sur tous les fronts à la fois
: intellectuel, émotionnel et physique.
Il écrivit des commentaires
sur les grands textes de la tradition indienne, réfutant
tous les arguments des autres écoles avec une
logique implacable, affirmant l'existence d'un Principe
unique et suprême commun à tous les hommes
et toutes les religions. Il composa aussi de nombreux
ouvrages sur le Vedânta. Parcourant l'immense
sous-continent indien, il invitait les grands chefs
religieux à des débats, art traditionnellement
fort apprécié par les lettrés indiens.
Sortant toujours victorieux de ces joutes subtiles,
il rétablit ainsi progressivement la suprématie
intellectuelle de l'Advaita Vedânta (philosophie
non dualiste) parmi l'élite hindoue.
Shankara voulut ensuite entraîner les
masses : cela ne pouvait se faire que par une
approche plus émotionnelle. Les partisans des
dieux Shiva, Vishnu, de la Devî (la déesse),
se querellaient, défendant tous la suprématie
de leur divinité, et il fallait les ramener au
sein de la vision non dualiste, leur source commune.
Pour cela, il codifia les cultes offerts aux différentes
divinités, apportant une unité de sens
aux différents rituels. Il composa aussi de nombreux
hymnes de louanges à ces formes divines, qui
sont des chants extrêmement mélodieux,
aux paroles pleines d'élévation, chargées
de ferveur dévotionnelle, qui cependant, au-delà
de la forme divine adorée, s'adressent au Principe
suprême. Ces chants, très populaires en
Inde, sont chantés quotidiennement dans les temples
et les foyers.
Shankara entreprit enfin la consolidation physique
de ce renouveau, en établissant de nombreux temples
et des grands monastères qui continuent aujourd’hui
le travail de leur fondateur.
A la fin de sa vie, Shankara décida de fonder
un monastère (math) dans chaque partie de l’Inde,
aux quatre points cardinaux et les confia à ses
disciples. Un math devait être "un siège
de la Connaissance", et à chacun correspondait
un des Veda. Chacun devait oeuvrer pour le bien-être
spirituel de la région de l’Inde où
il était situé. Quatre grands math furent
ainsi fondés : à l’est (à
Puri), Govardhana math, confié au disciple Padmapada
(Rig Veda) ; au sud, Shringeri math, confié à
Sureshwara (Yajur Veda) ; à l’ouest, Dwaraka
math, confié à Hastamalaka (Sâma
Veda) ; et au nord, Joshimath, près de Badrinath,
confié à Totaka (Atharva Veda).
Ces math existent encore aujourd’hui, et sont
des grands centres de rayonnement intellectuel et spirituel.
Shankara définit aussi 10 catégories
de leaders spirituels, qui firent allégeance
aux math : ce sont leurs titres qui indiquent à
quel math les sannyâsîns (moines) sont rattachés.
Ainsi, les sannyâsîns rattachés au
math de Shringeri portent le titre de "Sarasvati":
c’est le cas de tous les swamis de la Chinmaya
Mission, puisque Swami Chinmayananda a reçu le
sannyâsa de Swami Shivananda, qui était
lui-même rattaché à Shringeri. Son
nom titre et son titre sont donc : Swami Chinmayananda
Sarasvati.
Merci a CHINMAYA MISSION FRANCE |
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