mardi 3 décembre 2013


Le VEDÂNTA       

L’Advaita Vedânta (pensée non dualiste), le coeur même de l’Hindouisme, est la science universelle de la vie, qui s’adresse à tous, quel que soit leur contexte ou leur religion. Bien que le Vedânta soit né dans le contexte de l’Hindouisme, il n’est nullement nécessaire d’être ou de devenir hindou pour l’étudier. Au contraire, cette pensée, qui est une métaphysique d’une grande pureté, aidera le croyant à mieux comprendre sa propre religion et à l’approfondir.

 
 
Qu'est-ce que le Vedânta ?
Fondée sur les Veda et en particulier les Upanishads, la philosophie du Vedânta est l'incomparable pensée non-dualiste de l'Inde, qui affirme avec audace l'unité du monde, l'identité de la conscience individuelle et de la conscience universelle. Quand l'individu atteint cet élargissement de sa conscience, il expérimente un état de paix et de joie absolues, délivré de tout sentiment de dualité et des peurs, des insatisfactions qui l'accompagnent.
Cette philosophie enseigne aussi une sagesse pratique pour nous élever à cette vision du monde, pour réaliser en nous cette unité fondamentale de la vie. Les Écritures nous donnent accès à cette sagesse : à travers l'étude des Écritures, assortie d'une pratique quotidienne sincère, c'est une véritable transformation intérieure qui s'offre au chercheur spirituel.

C'est à cette découverte à laquelle vous invite la Chinmaya Mission France, à travers un enseignement de type traditionnel, comprenant les activités suivantes :
- Atelier d'initiation au Vedânta
- Étude des textes de Shankara
- Étude de la Bhagavad Gîtâ.

Quelles sont les pratiques spirituelles préconisées par le Vedânta ?
1/ La base de la démarche védantique est la réflexion et l’interrogation : qu’est-ce que ce monde en réalité ? Quelle est sa vraie nature ? Quel est le sens de l’existence individuelle ?
2/ L’étude des Écritures vient alors fournir des éléments de réflexion, et elle est le fondement même de la discipline spirituelle du Vedânta. Les Écritures délivrent à la fois une vision de la vie inspirante et libératrice ainsi qu'une sagesse pratique, permettant de s’élever à la hauteur de cette vision et de l’expérimenter.
3/ La réflexion personnelle, à partir de l’étude des Écritures, permet de développer en soi la discrimination (distinction entre le Réel et l’irréel, entre le permanent et l’illusoire) et le détachement (savoir expérimenter les objets des sens, sans en être dépendant) qui sont les qualités intérieures indispensables pour progresser sur le chemin spirituel. Le Vedânta est ainsi fondé sur la compréhension : comprendre la vraie nature des choses, chercher le véritable but de l’existence. Cette transformation de la vision intérieure imprègne ensuite toute la vie de l’être.
4/ Dans le Vedânta, on ne se contente pas d’étudier de façon théorique : la vie entière devient pratique spirituelle. La vie quotidienne est l’occasion d’exercer son discernement, de l’approfondir, avec =
--> d’abord, au quotidien, une prise de conscience des obstacles intérieurs. L'effort doit être de vivre en toute conscience : aucune parole, aucune pensée, aucune action ne doit émaner de soi sans qu’on en soit conscient.
C’est dans et par cette vigilance permanente que le chercheur spirituel peut s’élever spirituellement : en prenant conscience de ses négativités et de ses faiblesses, de la manière dont l'esprit fonctionne.
--> une autre attitude dans l’action : agir selon les valeurs nobles, avec une attitude moins égoïste, jusqu’à adopter peu à peu l’attitude purificatrice du service, de l’offrande.
Les Écritures sont une source d’inspiration et d’aide permanente pour mener ce travail d’évolution personnelle.
5/ La contemplation devient naturelle à celui qui a entrepris ce travail de purification intérieure. La pratique de la méditation est une pratique essentielle du Vedânta, mais elle ne peut être fructueuse et s’approfondir que si le chercheur spirituel par ailleurs adopte une vie guidée par des valeurs nobles. Swami Chinmayananda disait : « Votre séance de méditation dépend des 24 h précédentes ». Dans le Vedânta, toute la pratique spirituelle vise à développer en nous la faculté contemplative, car de façon ultime, c'est par la méditation profonde que l’on atteint la Connaissance, la redécouverte de notre vraie nature faite de paix et de joie absolues.

Quelle place a le Vedânta dans la philosophie indienne ?

Le Vedânta est l’un des six "points de vue" de la philosophie indienne. En effet, les grandes écoles philosophiques de la pensée indienne sont des "points de vue" ("darshana" en sanskrit). Il y a six écoles de pensée (darshana) dans l'hindouisme, généralement présentées par paires :

• Le Nyâya (étude des règles du raisonnement, de la logique),
• et le Vaisheshika (explication du monde par la combinaison d'atomes des différents éléments, cosmologie).

• le Sânkhya (système dualiste axé sur la connaissance des principaux constituants de l'univers et de l'individu, et opposant un principe naturel unique et inconscient à une multitude de principes spirituels conscients),
• et le Yoga (ensemble de pratiques psychosomatiques visant la parfaite stabilité mentale).

• le Pûrva Mîmâmsâ ("mîmâmsâ" veut dire "interprétation des Veda, exégèse"). Le Pûrva Mîmâmsâ commente la première partie des Veda (Mantra et Brâhmana), appelée Karma Kânda car elle traite des rituels, des sacrifices et du Dharma,
et l'Uttara Mîmâmsâ (ou Vedânta), qui s'intéresse à la dernière partie des Veda (Upanishad), c'est-à-dire la connaissance de la Réalité Suprême. Le mot " Vedânta " littéralement veut dire la fin (anta) des Veda, c’est-à-dire le but, l’ultime essence des Veda, de la Connaissance.

Qui est Shankara ?
Le nom du philosophe indien Âdi Shankarâcârya suscite partout en Inde et dans le reste du monde, un grand respect qui s'adresse à la fois à la gloire spirituelle du maître, à sa perfection poétique et littéraire, à sa ferveur dévotionnelle et à sa profondeur philosophique.
Le destin de ce jeune brahmine du Kérala (Inde du Sud) fut aussi extraordinaire que bref, puisqu'il quitta son enveloppe mortelle à l'âge de trente-deux ans après avoir été le plus grand artisan du renouveau de la culture védique que l'Inde ait jamais connu.
Un destin vraiment hors du commun : attiré par la voie ascétique, il prit le sannyâsa (sacrement du renoncement) à l'âge de huit ans et partit à la recherche d'un maître. Sa quête le mena vers Shrî Govinda Bhagavad Pâda, auprès duquel il étudia l'Advaita Vedânta, la philosophie non dualiste.
Puis il demeura quatre ans auprès du maître Shrî Gaudapada, célèbre pour avoir écrit un commentaire sur la Mândûkyopanishad, un des textes fondamentaux du Vedânta. Le jeune Shankara acquit ainsi la maîtrise des principaux textes qui fondent le Vedânta : Upanishad, Brahma sûtra, Bhagavad Gîtâ.
Cette connaissance n'était pas chez lui une simple prouesse intellectuelle, mais une expérience spirituelle intense, l'élévation à un état supérieur : la voie de la contemplation lui avait fait expérimenter l'identité totale entre le soi individuel et le soi universel, entre l'homme et Dieu.
Cette identité est la base de la philosophie non dualiste dont Shankara se fit le fervent défenseur.
La religion hindoue est en essence un rigoureux monisme : selon la tradition védique ancienne, dont est issue l'actuelle forme de l’hindouisme, un Principe suprême unique, brahman, est la source et la réalité du monde que nous percevons, il est aussi l'essence de notre être. Mais l’homme généralement ne peut adorer une entité abstraite, et il projette des formes qui sourient à son coeur : la multiplicité des formes divines que l'on rencontre en Inde traduit la multiplicité des manières dont les hommes aiment, désirent, craignent, espèrent et vivent.
Cependant, l'homme oublie parfois la Réalité suprême qui donne vie et sens à ces noms et formes : sans ce sentiment d'unité, les rites perdent de leur signification, les adorateurs de telle ou telle divinité en viennent à s'opposer.
Telle était la situation à l'époque de Shankara, au 8è siècle après J .C. La pratique de la culture védique était alors en voie de totale désintégration alors que l'influence du bouddhisme ne cessait de grandir.
L'école du Pûrva mimâmsâ, qui mettait l'accent sur l'accomplissement des rituels, paraissait seule capable de freiner la diffusion du bouddhisme et devenait de plus en plus importante. Les rituels se multipliaient, mais au milieu de querelles sectaires où le principe fondamental d'unité était oublié.

Shankara se donna alors pour mission de raviver la vision non dualiste, de secouer l'état d'ignorance, de bigoterie, de rivalités sectaires où s'enlisait la religion hindoue. Il affronta la situation avec la plus subtile des stratégies, attaquant le problème sur tous les fronts à la fois : intellectuel, émotionnel et physique.

Il écrivit des commentaires sur les grands textes de la tradition indienne, réfutant tous les arguments des autres écoles avec une logique implacable, affirmant l'existence d'un Principe unique et suprême commun à tous les hommes et toutes les religions. Il composa aussi de nombreux ouvrages sur le Vedânta. Parcourant l'immense sous-continent indien, il invitait les grands chefs religieux à des débats, art traditionnellement fort apprécié par les lettrés indiens. Sortant toujours victorieux de ces joutes subtiles, il rétablit ainsi progressivement la suprématie intellectuelle de l'Advaita Vedânta (philosophie non dualiste) parmi l'élite hindoue.

Shankara voulut ensuite entraîner les masses : cela ne pouvait se faire que par une approche plus émotionnelle. Les partisans des dieux Shiva, Vishnu, de la Devî (la déesse), se querellaient, défendant tous la suprématie de leur divinité, et il fallait les ramener au sein de la vision non dualiste, leur source commune. Pour cela, il codifia les cultes offerts aux différentes divinités, apportant une unité de sens aux différents rituels. Il composa aussi de nombreux hymnes de louanges à ces formes divines, qui sont des chants extrêmement mélodieux, aux paroles pleines d'élévation, chargées de ferveur dévotionnelle, qui cependant, au-delà de la forme divine adorée, s'adressent au Principe suprême. Ces chants, très populaires en Inde, sont chantés quotidiennement dans les temples et les foyers.

Shankara entreprit enfin la consolidation physique de ce renouveau, en établissant de nombreux temples et des grands monastères qui continuent aujourd’hui le travail de leur fondateur.
A la fin de sa vie, Shankara décida de fonder un monastère (math) dans chaque partie de l’Inde, aux quatre points cardinaux et les confia à ses disciples. Un math devait être "un siège de la Connaissance", et à chacun correspondait un des Veda. Chacun devait oeuvrer pour le bien-être spirituel de la région de l’Inde où il était situé. Quatre grands math furent ainsi fondés : à l’est (à Puri), Govardhana math, confié au disciple Padmapada (Rig Veda) ; au sud, Shringeri math, confié à Sureshwara (Yajur Veda) ; à l’ouest, Dwaraka math, confié à Hastamalaka (Sâma Veda) ; et au nord, Joshimath, près de Badrinath, confié à Totaka (Atharva Veda).
Ces math existent encore aujourd’hui, et sont des grands centres de rayonnement intellectuel et spirituel.
Shankara définit aussi 10 catégories de leaders spirituels, qui firent allégeance aux math : ce sont leurs titres qui indiquent à quel math les sannyâsîns (moines) sont rattachés. Ainsi, les sannyâsîns rattachés au math de Shringeri portent le titre de "Sarasvati": c’est le cas de tous les swamis de la Chinmaya Mission, puisque Swami Chinmayananda a reçu le sannyâsa de Swami Shivananda, qui était lui-même rattaché à Shringeri. Son nom titre et son titre sont donc : Swami Chinmayananda Sarasvati.

Merci a CHINMAYA MISSION FRANCE

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