Lettre ouverte à l’usage de quelques chercheurs de vérité
mel patrick
Quand on pratique vraiment la spiritualité et que l'on considère ainsi
avoir une vie spirituelle, sous-entendu que la vie spirituelle et la vie
quotidienne ne se distinguent plus l'une de l'autre, on ne peut pas s'encombrer
de toute une panoplie de disciplines, pratiques et techniques méditatives, de
connaissances sacrées purement conceptuelles pour ne pas dire théoriques ou
dogmatiques, de commentaires métaphysiques appartenant à différentes traditions,
d’enseignements, de livres et de pensées, qui tôt ou tard vont inévitablement
se contredire. Il faut être capable de revenir instantanément à l'essentiel et
disposer de pratiques très simples, si ce n’est une seule, qui permettent au
mental de s'apaiser rapidement pour finalement s’estomper en attendant la grande
libération, c’est-à-dire la réalisation
du Soi.
Pourquoi ? Parce que le mental est à l’origine de la souffrance et non
l’ego comme l’enseignent la plupart des Néo Advaita gourous, qui ne sont même
pas capables de comprendre les principes fondamentaux de l’Advaita Vedanta, ce
qui ne va pourtant pas les empêcher d’enseigner cette connaissance sacrée comme
s’ils étaient soudainement devenus d’honorables Gourous suite à une petite
expérience spirituelle. Et ils omettront bien sûr le nom de cette connaissance
afin d’éviter tout problème avec des experts en la matière. Cette expérience
leur aurait apparemment montré monts et merveilles, et surtout la « non-dualité » de toute
chose, du fait qu’ils ont tous lu comme hasard et sans exception, avant ou
après leur expérience, au moins un livre de Ramana Maharshi pour enrichir leur
enseignement ou le créer tant bien que mal de toutes pièces, comme c’est le cas
entre autres pour ce très cher Mooji, qui joue le rôle du gourou à la
perfection dans toute sa splendeur, et qui n’a malheureusement rien compris au
Vedanta ni ce que lui a enseigné son Gourou Papaji, ce qui semble à vrai dire
le cadet de ses soucis. Mais ces Néo gourous ont tous une si bonne tête toujours
souriante qu’on ne peut que leur pardonner et leur acheter au moins quelques
CDs, DVDs et une photo de leur portrait après un Satsang en souvenir de leur
performance digne d’un clown.
Qu’il soit dit en passant que fonder toute une spiritualité sur
l’annihilation de l’ego comme le font ces Néo Advaita gourous est purement
absurde et ne correspond en plus pas du tout aux enseignements du Vedanta. « Ahamkar »,
l’identité personnelle, c’est-à-dire le moi, la conscience de soi en tant que
personne ou encore l’ego, n’a jamais été à l’origine de la souffrance ni même
celle de l’ignorance qui cause tant d’illusions. Mais où ces Néo gourous ont-ils
bien pu découvrir dans tout l’Advaita Vedanta et autres véritables
enseignements traditionnels qu’il fallait se libérer d’une identité personnelle,
qui est évidemment indispensable pour vivre normalement et communiquer
intelligemment ? Imaginez simplement ce qui arriverait si soudainement
vous ne pouviez plus vous référer à vous-même et perdiez la conscience de propre
existence en tant qu’individu séparé des autres pour simplement exprimer vos
propres pensées, qui ne seraient évidemment alors plus les vôtres. Ou qu’arriverait-il si vous aviez envie de
vous gratter les fesses et ne fassiez pas la différence entre vous-même et les
autres ? Même un vrai libéré deviendrait totalement fou et s’attirerait de
sérieux problèmes. La libération que ces Néo gourous préconisent ressemble
plutôt à une espèce de lobotomie insensée et aussi folle que leur sagesse, qui
n’a aucun rapport avec la vraie spiritualité.
Alors que sont ces pratiques essentielles et principes fondamentaux de cette
spiritualité ? Vous les connaissez déjà sans le moindre doute, mais
probablement noyés dans une masse de faux enseignements et connaissances
beaucoup trop sophistiquées pour être applicables dans les faits et gestes de
la vie quotidienne que nous vivons tous, y compris les superstars de la
nouvelle vague spirituelle très populaire de nos jours.
Ramana Maharshi a toujours et seulement à vrai dire enseigné le Dharma et Vichara qu’il a développé en une simple
question pour que cette technique soit plus compréhensible au commun des
mortels, cette question étant "Qui suis-je ?". Comme le démontrent
Shankaracharya, Gaudapada, Yajnavalkya ou Vashishta, cette pratique est au centre
de tous leurs commentaires sur la spiritualité et du Vedanta Advaita dans sa
totalité. La vérité se découvre et se réalise en pratiquant une introspection
méditative et bien sûr en demeurant pleinement conscient de ce qui se passe à l’intérieur
de soi. « Chit » en
Sanskrit, la conscience et faculté
d’être purement conscient, est évidemment le principe fondamental de la
spiritualité. C’est si évident dans toutes les traditions orientales ou
occidentales que l’on pourrait se demander ce que serait une libération ou une
révélation aussi sublime soit-elle si l’on n’en était pas conscient.
Si la conscience n’était pas le principe fondamental de toute existence,
découverte, expérience et connaissance, qu’est-ce que cela pourrait bien
être ?
A quoi se résume donc cette recherche du Soi ou introspection (du Latin
introspicere : regarder à l’intérieur) ? Vichara se pratique assis, comme
la plupart des autres techniques méditatives, de manière à bien comprendre et
expérimenter le pourquoi et comment de cette pratique en fait extrêmement
simple où il n’y a rien à « faire »,
mais seulement « être et en
demeurer pleinement conscient ». Et Vichara se pratique bien sûr aussi
dans la vie courante, à tout instant et à chaque fois que l'on s'en souvient.
Certains appellent cela la méditation dynamique, « mindfulness » en
Anglais, Sati, l'attention vigilante... Peu importe le nom qu'on lui donne,
l'essentiel est de comprendre que cette pratique consiste à tout simplement
demeurer conscient et ainsi exister pleinement ou en d’autres termes « découvrir la plénitude de
l’être » partout et tout le temps. C'est tout ! Et c’est plus que
suffisant pour une vie entière de recherche spirituelle. Et cela évitera aussi
de se disperser dans une multitude d’autres pratiques, qui ne sont pas
inutiles, mais qui conduiront tôt ou tard à cette introspection et la question
« Qui suis-je ? ». C’est bien de pratiquer différents exercices
spirituels et en changer régulièrement pour mieux en apprécier leur qualité,
encore faut-il savoir qui est celui qui les pratique pour en découvrir sa vraie
nature ? Cela semble évident. Dans l’Advaita et le sacré toujours
concernés par l’origine et la vraie nature de toutes choses, il y a avant tout
beaucoup d’évidences et de bon sens.
Ce type d'introspection que l’on nomme Vichara se résume à accepter les
manifestations de la vie intérieure ou du monde extérieur avec un état d'esprit
paisible et parfaitement attentif, qui n'oublie surtout pas la présence de la
faculté d’être conscient à l’origine même de cette recherche. On n’essaie pas
d’empêcher les pensées de se manifester ni les actes de la vie quotidienne de
s'exécuter naturellement ou les sensations et émotions d’apparaître à
l'intérieur de soi. Toute manifestation est acceptée telle quelle, mais avec
une attention et un état d'esprit pour
ainsi dire conscient de lui-même. Voilà pour la pratique, qui est très
simple, facile et à laquelle on peut toujours revenir en toutes circonstances,
ce qui est le facteur le plus important pour spiritualiser entièrement la vie
intérieure, ainsi que la réalité spatiale et temporelle dans laquelle nous nous
trouvons en permanence. Ce que l'on vit
à chaque instant est le terrain le plus parfait qui puisse exister pour
pratiquer la spiritualité et la recherche de libération, et aussi pour
tester si cette spiritualité sert vraiment à quelque chose parce qu’elle
s’adresse à un être vivant, qui en général souffre ou pour le moins éprouve de
profondes insatisfactions dans sa propre vie, et non pas à Brahman, le Soi ou
la conscience universelle, qui eux incarnent une félicité infinie et éternelle
et qui n’ont évidemment pas besoin d’être aidés ou libérés. Aucun vrai Gourou n’enseigne
à vrai dire comment entrer en transe ou vivre des expériences plus ou moins
mystiques ou franchement psychédéliques. Ce n'est pas du tout le but de la
recherche de réalisation du Soi, de l'expérience de la non-dualité, de Sahaja
Samadhi ou Turya, un état d’esprit que l’on considère libéré. Un vrai Gourou
est censé apporter la lumière de la connaissance, qui dissipe les ténèbres de
l’ignorance. Cela n’a aucun rapport avec Nirvikalpa Samadhi et autres extases
mystiques de ce genre.
Et la vie continue bien sûr quoi qu’il arrive…, avec ou sans expériences
spirituelles libératrices. C'est pourquoi cette pratique de Vichara a toujours
et obligatoirement lieu dans « le cadre
du Dharma », comme toutes autres disciplines spirituelles d’ailleurs,
autrement dit sur une voie juste et correcte où l'on accepte la réalité telle
qu'elle est sans se mentir sur soi, les autres et le monde dans lequel on vit
réellement, mais surtout sur soi pour une raison si évidente qu'il n’est pas
nécessaire de la commenter. Le sujet de cette lettre est la spiritualité et
découverte de soi, la vérité et « la
libération personnelle ». Il va de soi en effet que l’on n’effectue pas ce
genre de recherche spirituelle pour libérer le voisin de ses souffrances, mais
pour lui rendre à la rigueur la vie plus paisible et l’introduire aussi
pourquoi pas à la spiritualité si cela l’intéresse, sinon la règle d’or la plus
évidente est comme d’habitude le «
respect des autres » propre au Dharma, mais aussi à tout être civilisé
digne de ce nom.
En résumé, l’essentiel de la vie spirituelle est extrêmement simple. Il faut obligatoirement pour
spiritualiser notre propre existence « un Dharma », autrement dit
demeurer juste et correct en toutes circonstances, autant avec soi que les
autres et l’environnement, et il faut
une discipline spirituelle que l'on peut pratiquer partout et à tout instant,
et qu’il faut aussi expérimenter plus profondément dans des moments d'isolement
et de paix absolument parfait, et cela en principe 2 fois par jour, le matin
après le réveil et le soir avant de se coucher. Le Dharma et l’expérience d’une pratique spirituelle quotidienne déterminent
une véritable recherche spirituelle, celle que plus personne ou presque ne
veut encore enseigner.
Actuellement les Néo gourous suppriment en particulier le Dharma parce
qu'ils ne veulent surtout pas importuner leurs clients avec des préceptes éthiques
(un concept totalement maudit dans tous leurs discours), qui pourraient
déranger leur petit confort mental, ou avec des concepts tels que la bonté et
la compassion, qui pourraient aussi leur faire oublier leur recherche
narcissique du bien-être si rentable pour les gourous charlatans qui
l’enseignent. Et ce Dharma est bien sûr systématiquement remplacé par des
soi-disant Satsang ou conférences, qui seraient capables de transmettre comme
par enchantement la Shakti, la connaissance et l’illumination, autrement dit « l’éveil », le grand mot à
la mode actuellement. Mais du fait que tous ces Néo gourous ne sont rien de
plus que de pitoyables imposteurs, personne jusqu’à présent n’a réalisé le Soi
et est devenu un Jivanmukta, une âme libérée, grâce à ce genre de rencontres,
qui se voudraient plus ou moins magiques, comme l’explique si bien Tony Parsons
pour essayer de valoriser son enseignement d’une nullité sans borne. Mais du
fait qu’il a étudié en long en large et surtout en travers l’Avadhuta, Ribhu et
Astravakra Gita pendant de très nombreuses années et sans ne jamais comprendre
les fondements d’enseignements aussi élevés, il s’estime au sommet et même bien
au-dessus des gourous traditionnels comme Ramana Maharshi par exemple qu’il
n’hésite pas à ridiculiser lors de ses Satsang. Il ne reste alors plus qu’à applaudir
le bouffon.
Le seul problème dans tous ces enseignements Néo Advaita et New Age, très
amusants et surtout rentable pour les soi-disant gourous qui enseignent, mais
beaucoup moins pour leurs clients lorsqu’ils découvrent l’imposture, est que
l'on ne peut pas pratiquer la spiritualité et effectuer une recherche
spirituelle sans le Dharma. Cela n'aurait pas de sens. Seul le « Dharma » donne une véritable signification
spirituelle, éthique et sociale à une recherche aussi égocentrique et même
purement égoïste que celle de la libération ou de la réalisation du Soi,
une recherche qui se veut évidemment libérer l’individu qui l’effectue, le
libérer lui et lui seul. En d’autres termes très simples, pas de Dharma pas de spiritualité et la recherche de libération n’est
rien de plus qu’une farce. Pour prendre un très simple exemple afin de
mieux comprendre le contexte spirituel que représente le Dharma en lui-même et
sa nécessité impérative, comment pourrait-on découvrir la vérité suprême,
c’est-à-dire réaliser le Soi, sans avoir recours par exemple à « Satya », véracité,
honnêteté et sincérité (le premier Yamas sur le Dharma), autrement dit en
cherchant sincèrement la vérité et bien sûr en étant vrai avec soi-même et les
autres pour découvrir ainsi quelque chose de vrai dans la vie, si ce n’est la
vérité suprême elle-même. Qui peut décemment imaginer que la libération et la
vérité, qui ne sont que des mots interchangeables dans le contexte spirituel,
s’obtiennent en continuant à mentir aux autres et à soi-même et en faisant
preuve d'hypocrisie pour simplement satisfaire des petits désirs personnels ? Comment
pourrait-on sincèrement chercher le bonheur pour nous-mêmes et ignorer
l’existence des autres ? Ce serait tout bonnement une absurdité et une absence
totale d’équilibre dans le mental que l’on essaie en principe d’apaiser en
attendant son propre anéantissement – même un enfant le comprendrait sans
grande explication. Mais c'est justement ce que représente la soi-disant Néo
spiritualité et « sagesse folle »
actuelle, qui est à vrai dire une parfaite représentation du « culte du moi » et la
glorification du pouvoir du mental, autrement dit de l'égoïsme, de l'avidité et
de l'hypocrisie. Et ce ne sont pas des stages de pensées positives où l’on
apprend en réalité à perdre tout esprit critique et devenir complètement niais,
qui risquent d’anéantir ce culte.
Est-il alors nécessaire d'expliquer qu'une telle spiritualité conduit tôt
ou tard au déséquilibre mental et dans certains cas la dépression et le suicide
dont on parle très peu actuellement dans les milieux spirituels bien informés,
mais qui deviennent aussi de plus en plus courants comme s’en rendent compte
des psys dans le milieur médical ou des vrais maîtres spirituels, qui
récupèrent des disciples totalement brisés psychologiquement grâce à
l’enseignement d’autoproclamés Néo Advaita gourous très connus… en particulier
pour la qualité de leur commerce et la publicité qu’ils se font à moindres frais sur Internet ? Ce type de
spiritualité que l'on appelle Néo Advaita ou non-dualité se résume à jeter de
l'essence sur un feu pour l’arrêter. Et le mental adore le feu et il est prêt à
payer cher pour ce genre d'enseignement, qui flatte son caractère aussi
longtemps que cela l’excite et ne le brûle pas trop. Mais ce feu qui l'a
enthousiasmé pendant un certain temps avec des slogans dans le style "Vous êtes déjà libéré et absolument
parfait. La réalité n’est que la projection de vos pensées. Vous êtes la
conscience universelle et le Divin en personne. Les pratiques spirituelles sont
inutiles parce qu'elles renforcent la présence de l'ego qui les pratique. Soyez
positif et ne cherchez surtout pas comprendre. Toute réalité est une illusion,
autrement dit soyez ce que vous êtes et ne vous préoccupez pas des autres.
Votre petit bien-être égoïste est tout à fait naturel puisque tout le monde est
égoïste et cherche le bien-être. Ce
n’est pas de votre faute ni votre responsabilité, mais le problème de ‘votre
ego’. La spiritualité traditionnelle était bonne pour des primitifs, qui
vivaient dans des grottes perdues dans l’Himalaya et qui ne pouvaient décemment
pas connaître la psychologie transpersonnelle. Ne croyez pas vos pensées, ce ne
sont que des pensées crues. Etc.", et bien ce feu démagogique et
enseignement insensé pour ne pas dire franchement stupide est le pire des
poisons présenté sur un magnifique plateau d’argent en guise de spiritualité
non-duelle, évolutionnaire ou autres en fonction des goûts du jour.
Quand, dans une de ses dernières vidéos sur YouTube, un Néo gourou dénommé
Gérard, docteur en médecine et psychothérapeute selon ses dires, ose demander à
une femme de toute évidence très fragile si elle a déjà vu son ego, comme s’il
était possible d’observer une identité personnelle (plus ou moins diabolique) dans
le cerveau, je me demande vraiment s’il prend les gens pour des imbêciles. Mais
cela ne l’empêchera de continuer à manipuler cette pauvre femme et l’arceler
avec d’autres idioties de ce genre jusqu’à ce qu’elle craque psychologiquement
et fonde en larme. C’est ce qu’il appelle « l’éveil » spirituelle. Et
il finira son entretien avec la remarque « Bienvenue au club ». Non
merci, surtout pas !
Ce genre d‘enseignements insensés fondés sur des absurdités, la démagogie
et une recherche de pseudo bien-être conduit en vérité le disciple à plus
d'égoïsme, d'avidité, d'hypocrisie et surtout à toujours plus d’illusions, les
mêmes caractéristiques mentales, qui le faisaient déjà souffrir avant même de
commencer une recherche spirituelle dont l’objectif était justement de l’en
purifier et surtout le libérer du mental. On peut alors dire sans se tromper
que ce chercheur de vérité est parti à reculons sur la voie de la libération
grâce aux enseignements Néo Advaita et New Age. Il ne lui reste alors plus qu’à
remercier les soi-disant gourous, qui l’ont conduit sur cette voie de la
libération, mais malheureusement dans le mauvais sens. Pas de chance !
Et pendant tout ce temps, la recherche spirituelle de tous ces braves gens a
été une affaire très rentable pour la bande de gourous, qui sont toujours prêts
à organiser avec bien sûr beaucoup d’amour et de compassion des conférences,
stages et retraites en tout genre dans la mesure où elles procurent encore plus
de satisfaction bien narcissique à leurs clients et qui surtout souhaitent leur
vendre un maximum de livres, CDs et DVDs, qui dérangent beaucoup moins la vie
très méditative du gourou paisiblement assis au bord de sa piscine ou ailleurs en
rigolant de son propre enseignement et de la naïveté de ceux qui le suivent.
Lui a très bien compris ce qu’est la valeur de la libération qu’il propose à
ses clients, valeur financière évidemment.
Comprenez bien qu'un simple CD ou DVD vendu à plusieurs millions
d'exemplaires, comme c'est le cas pour tous les grands gourous internationaux,
en particulier américains, bien connus sur Internet, rapporte à son auteur
plusieurs millions de dollars ou d'euros multipliés au minimum par 10, mais
souvent beaucoup plus (tout dépend de l’avidité du gourou en question). La
spiritualité n'est pas un petit commerce pour les imposteurs dans le style
Eckhart Tolle, qui n’hésite pas non plus à demander 150 dollars pour assister,
assis au milieu de centaines d’autres gens, à une de ses conférences, Deepak
Chopra qui s’est surtout fait connaître en publiant des livres pour réussir
dans la vie et ne pas vieillir et que l’on ne peut décemment pas considérés
très spirituels, Gangaji, Adyashanti et la centaine d'autres charlatans en tête
d'affiche. Leur fortune personnelle obtenue grâce à la spiritualité s'évalue au
minimum en de millions de dollars, voire beaucoup plus (le magazine
« Forbes » estime la fortune personnelle du gourou américain Oprah à
un minimum de 3 milliards de dollars). N'oublions pas non plus, ce qui est le
comble de tout ce commerce du sacré, qu'il s'agit de spiritualité et Néo
Advaita enseignés par de soi-disant gourous, qui ont récupéré sans vergogne et
réadapté l'enseignement de tout le Vedanta et du Bouddhisme, de Ramana Maharshi
et autres authentiques Gourous, obtenu la plupart du temps gratuitement ou à
très bon marché en Asie pour le revendre à prix d'or en occident. Merci au
Bouddha, Shiva, Ramana Maharshi et Papaji qui n’a jamais demandé un centime à
ses disciples ! Mais les Néo gourous actuellement préfèrent les oublier, décrocher
les tableaux et ne pas rendre hommage à la source d’informations à l’origine de
leur enseignement. Cela évite à leurs disciples de s’égarer trop loin du
troupeau et surtout d’aller consommer dans la boutique d’un autre.
Est-ce que cela signifie que la vraie spiritualité passe forcément par la
souffrance, la misère, l’altruisme, le renoncement et l’austérité d’une ascèse
surhumaine, que c'est une forme de masochisme obligatoire sinon ce ne serait
pas vraiment de la spiritualité, qu’il faut vivre comme un mendiant dans la rue
pour être pris au sérieux ? Alors pour les simplistes qui se poseront
inévitablement ce genre de question, je leur demanderai si être bon,
respectueux et correct dans la vie et dans leur pensées est une nouvelle forme
de torture, si demeurer pleinement conscient de ce qu’ils sont, de leur
psychologie personnelle, leur vie intérieure et le monde dans lequel ils vivent
vraiment, en tant qu'être humain sans se prendre pour Dieu, Brahman ou le Soi,
est une voie de la souffrance, et si se regarder en face en pratiquant Vichara,
c’est-à-dire en demeurant pleinement conscient de la réalité telle qu’elle est,
est forcément monstrueux.
Que ceux qui puissent comprendre ouvrent les yeux sur ce qu’on leur vend au
nom de la spiritualité et du sacré.
Hari Om Tat Sat
mel patrick
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